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Johann von Herbeck : Probité et sérénité

vit le jour dans une famille de Bohème de l'Empire d'Autriche Hongrie. Après quelques études musicales et philosophiques dans sa Vienne natale, il se perfectionna en autodidacte avant de gravir les plus prestigieux échelons de la vie musicale de son temps : directeur de la Société des Amis de la musique de Vienne, premier maître de chapelle de la Cour impériale puis directeur de l'Opéra de la Cour. Chef d'orchestre actif, il fut le créateur de la symphonie « inachevée » de Schubert, compositeur qu'il contribua à imposer au répertoire. Ami de Liszt et défenseur de Verdi et de Mahler, Herbeck se fit remarquer par sa précieuse aide à Anton Bruckner. En dépit de ses nombreuses occupations, il trouva le temps de léguer une soixantaine de partitions pour tout type de formations. Si, en tant que chef d'orchestre, notre homme fut un ardent défenseur des compositeurs modernistes, son style personnel penche du côté du romantisme « conservateur ».

Considérée comme l'une de ses plus belles œuvres symphoniques, la Symphonie n°4 de 1877 est écrite pour orgue et orchestre. Cette œuvre assez curieuse semble osciller entre une finesse digne de Mendelssohn et une gravité Brucknérienne. À la structure très classique, répondent des innovations sur le développement des thèmes qui s'émancipent des canons traditionnels de la forme « sonate ». On se retrouve face une sorte de prototype de symphonie brucknérienne à laquelle il manque un zeste de personnalité pour retenir l'attention. On peut faire le même reproche aux Variations symphoniques en fa majeur de 1875. Dédiées au célèbre critique Eduard Hanslick, ce cycle lorgne encore largement du côté de Bruckner et certains morceaux, à l'image du scherzo, pourraient bien prendre leur place dans une symphonie de jeunesse du célèbre symphoniste.

La prestation de l'orchestre symphonique de Hambourg est très convenable. En dépit d'une certaine acidité des cordes, il faut saluer la qualité des vents, l'homogénéité et l'écoute mutuelle de cette phalange peu connue. Plus réputé pour ses interprétations du répertoire baroque, le chef d'orchestre laisse couler la musique, mais on aimerait parfois plus de punch afin de transcender ces partitions. La prise de son et la qualité du livret font honneur à ce disque qui peut trouver une place dans les discothèques d'amateurs du répertoire du XIXe siècle.

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