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Iddo se donne à Haydn !

Toutes les œuvres présentées dans ce programme ont été écrites à l'intention de personnes proches de Haydn et sont donc pourvues de dédicaces. Les Sonates – pour clavecin d'après la page de titre – n°38 et 39 (1774), furent dédiées à son patron le prince Nicolaus Esterházy et font partie du premier recueil imprimé véritablement supervisé par le compositeur.

La Sonate n°54, quant à elle, fut destinée à la Princesse Marie Esterházy, l'épouse du prince Nicolas II (le petit-fils du précédent). Celle en Mi bémol – N°59 – fut écrite pour l'épouse du médecin du prince, Maria von Genzinger. Quant à l'andante con variazioni, la dédicataire en fut la célèbre pianiste Barbara von Ployer pour qui Mozart avait également écrit des œuvres, deux concertos. Toutes ces œuvres ont donc été pensées pour des exécutants précis.

Né en 1977, le pianiste israélien mène une carrière « classique » de jeune prodige : premier concert avec orchestre à l'âge de douze ans, premier concert à la radio israélienne à quinze, il multiplie depuis les prestations dans le monde entier (dont le festival de la Roque d'Antheron) et commence à enregistrer.

Ce disque est magnifique car ce pianiste semble avoir tout compris à Haydn : les mouvements rapides sont justes et jamais exagérés tandis que les mouvements lents sont emprunts d'une certaine poésie qui nous embarque à chaque fois dans une histoire différente. Parfois, on a l'impression de se retrouver dans un mouvement lent de concerto, l'orchestre en moins, comme dans l'Adagio de la Sonate n°38 qui peut évoquer le concerto l'Empereur de Beethoven. La question de l'instrument original – piano vs clavecin – ne se pose jamais à l'écoute : nous sommes entièrement pris par l'interprétation ce qui n'était pas évident au départ tant ces œuvres sont connues.

Plus concrètement, la prise de son est très bonne, la pochette est belle, la notice bien faite et les esprits mesquins ne trouveront qu'un défaut visible : sur la photo intérieure gauche de la pochette, le pianiste est pourvu d'un troisième bras ! Quoi qu'il en soit, rien qu'avec deux mains, est d'ores et déjà un grand pianiste à suivre.

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