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Un Brahms sur Masur

Au cours de ses fécondes années en Allemagne de l'est, a eu le temps de graver un corpus d'enregistrements d'une valeur inégale mais qui témoigne de la vitalité de son engagement auprès du Gewandhaus de Leipzig.

Autant l'affirmer d'emblée ; le pianiste favori de Masur au cours des seventies était le génial Peter Rössl dont les gravures Beethoven et précisément Brahms sont à redécouvrir. ne démérite d'aucune manière, son Brahms est musclé, délié, affirmé dans ses détails. Mais « Dichter » se traduit par « poète » de l'allemand et c'est bien cette dimension qui nous manque cruellement ici. Le troisième mouvement en est bien entendu la victime principale. Cette page sereine, suave aux climats divers si difficiles à créer ne supporte guère l'approche par trop formelle. Comme nous le savons, le romantisme et l'effusion ne sont pas les points forts de Masur qui a bien du mal à se laisser aller…

Comparez cette page unique en son genre avec la manière si différente dont Fisher-Furtwängler, Pollini-Abbado ( Vienne ) ou Arrau-Giulini l'abordent. Les trois autres mouvements échappent peu ou prou au naufrage, le premier étant même d'une belle facture, la robustesse des interprètes étant bien venue. Mischa Dichter s'impose bien davantage dans la sonate « Pathétique » de Beethoven qui complète ce disque. Il lui faut là aussi affronter une discographie pléthorique, son jeu toujours robuste et modérément mélodique (le deuxième mouvement ne « larmoie » pas) séduit sans bousculer les géants que sont Kempff, Brendel ou le sublime Arrau.

Pour fanatiques de Masur et admirateurs de Dichter.

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