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Nattiez vol 4 un ouvrage de pros pour les pros

Voici donc le quatrième volume (sur cinq de prévus) de l’encyclopédie dirigée par l’excellent Jean-Jacques Nattiez, auteur de deux remarquables articles.

On y retrouve ce qui était déjà présent dans les volumes précédents : honnêteté intellectuelle, rigueur scientifique et mise à jour des connaissances par l’évocation des recherches les plus récentes, le tout présenté dans des articles jamais fastidieux car de taille raisonnable toujours suivis d’une bibliographie. Bref, c’est de la belle ouvrage destinée à priori à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la musique et aux écrits la concernant.

Mais il vaudra mieux s’y intéresser de (très) près car – pas plus que les précédents – ce volume n’est destiné au néophyte. Par la manière dont les articles sont rédigés, les auteurs font bien comprendre qu’il vaut mieux être au courant de ce qui s’est écrit avant sur le sujet et donc avoir lu au minimum la Pléiade, les Honegger, Massin et autres avant de se permettre la lecture de ce qui est sous-titré Histoires des musiques européennes. Si cet ouvrage a été pensé pour l’« honnête homme », ce dernier dispose déjà d’un très solide bagage musicologique et culturel et prépare peut-être l’Agrégation ou une thèse. L’occasion de présenter un bon ouvrage de vulgarisation a probablement été manquée (de toute manière était-ce le projet initial ?), et c’est dommage car ce volume était le plus simple des cinq à écrire quant au contenu : plus de faits et d’histoires que d’esthétique ou de philosophie.

Pour finir, deux remarques. Tout d’abord, ce beau pavé bleu est d’une pauvreté extrême dans le domaine des illustrations et des exemples musicaux, qui se font ici très rares, ce qui n’est pas pour rendre spontanément sa lecture très engageante. Enfin, il s’agit généralement d’articles traduits de l’italien et quelques termes techniques semblent parfaitement inconnus des traducteurs : on nous dit ainsi que tel compositeur médiéval était « canon » (il n’était en fait pas sexy mais « chanoine » !) ou que tel musicien du XVIIe siècle utilisait des « joies » comme instruments (pour « régales »). Cela fait sourire un peu, c’est déjà ça.

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