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Méditerranée

C'est la première fois que nous avons l'occasion d'entendre le sous la baguette d'un chef autre que ses directeurs musicaux passé, David Angus, ou actuel, , qui ont dirigé tous les concerts de la saison dernière. Le résultat n'est cependant pas fameux, et ce concert a peu de chances de rester dans les mémoires. Salvador Mas Conde n'est pourtant pas le premier venu, il a dirigé le SOV il y a quelques années lors d'une tournée en Espagne, a occupé des postes en Allemagne, au Pays-Bas, en Israël, et est actuellement titulaire de la classe de direction d'orchestre du Conservatoire de Vienne, poste qui fut celui du légendaire professeur Hans Swarowsky.

C'est la première œuvre du programme qui est la plus décevante : une symphonie n°25 de Mozart morose et lente, sans rebond ni sentiment de révolte. Les effets sont très appuyés, les rythmes flasques, le chant étriqué. Seule éclaircie dans cette grisaille, un mouvement lent un peu sec, mais aux lignes bien dessinées. Sans être très personnelle, l'Italienne de Mendelssohn est meilleure, plus vivante, plus enthousiaste et plus colorée. Le premier mouvement est un peu confus, mais le finale est mené à un rythme trépidant. Si le SOV avait joué avec cette énergie et cette passion tout le programme, ce concert aurait pu être un beau souvenir.

Entre les deux symphonies, la Fantaisie pour un gentilhomme, œuvre plaisante, mais qui ne vole pas à des hauteurs vertigineuses. Le chef la dirige avec beaucoup de fraîcheur et d'attention au guitariste. Celui-ci joue en poète, mais de façon un peu trop prudente, et manque un peu de vélocité dans les passages rapides.

Le SOV n'est pas encore un orchestre qu'on va écouter pour lui-même. Il lui faut un chef qu'il connaît et qui le transcende, et/ou qui propose une interprétation qui sorte réellement de l'ordinaire. Sans quoi, c'est une formation assez standard, très disciplinée, mais qui n'a pas de signature sonore très marquée, et qui joue parfois de manière trop brutale. Les cordes forment un ensemble homogène, mais à la sonorité assez métallique et peu profonde. Cuivres et bois sont un peu irréguliers, mais sont capables de fort belles choses. Les cors sont un peu râpeux, mais jouent juste, alors que les bois sont souvent savoureux, et font preuve d'une belle virtuosité. C'est à eux qu'on doit les meilleurs moments de ce concert dans l'ensemble assez ennuyeux.

Crédit photographique : © DR

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