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Le Strauss bien propre sur lui de Rafael Frühbeck de Burgos

Fondée en 1870, la Philharmonie de Dresde reste un orchestre assez peu médiatisé à l'ombre de l'imposante et pluricentenaire Staatskapelle de la même ville. Pourtant la simple lecture de ses différents directeurs est assez élogieuse : Carl Schuricht, Paul van Kempen, Kurt Masur, Günther Herbig, Herbert Kegel, Michel Plasson, Marek Janowski et maintenant . On ne présente plus ce dernier qui est bien connu des discophiles pour ses célèbres enregistrements des Carmina Burana d'Orff et de Carmen de Bizet pour EMI. Fortement sollicité à l'ère du vinyle et des débuts du disque compact, ce musicien allemand né en Espagne fait un retour discographique pour le label Genuin pour lequel il a déjà enregistré un autre album couplant Don Quichotte, Don Juan et Till l'Espiègle.

S'attaquer à la Symphonie alpestre permet pour un orchestre de faire valoir sa cohésion et la qualité de ses solistes tant certaines parties sont redoutables (trompettes entre autres). L'interprétation de Frühbeck de Burgos est de bon goût, bien équilibrée, narrative. Mais, l'orchestre, en dépit d'une belle homogénéité et d'une certaine perfection technique (attaques des cuivres d'une grande précision) manque assez de personnalité et de coffre. On restera donc fidèles à nos chères références : Karajan en vidéo chez DGG pour l'hédonisme sonore absolument narcissique et fascinant et le grand Mravinsky (Melodiya) qui pousse son orchestre dans ses derniers retranchements. Pour une version récente, celle d'Antoni Witt chez Naxos semble s'imposer.

La « grande » suite du Chevalier à la Rose apparaît scolaire et besogneuse. Cette interprétation rigoureuse est trop fixée sur la barre de mesure et l'orchestre manque cruellement de magie et de souplesse dans ses timbres.

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