- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Symphonies de Paul Wranitzky

A l'heure où l'on revisite amplement les répertoires périphériques, oubliés ou dévalués de principe, il convenait de relire la musique de . Et son pedigree a de quoi impressionner. Né en même temps que Mozart (1756) mais en Bohème, il s'intéresse à la théologie et à la musique, devenant rapidement un excellent violoniste. Il eut pour maîtres le Suédois Joseph Martin Kraus et l'Autrichien Joseph Haydn.

Il est successivement directeur de la musique du comte Estherházy, directeur de théâtre, membre puis directeur de l'Orchestre du Burgtheater (de 1787 à sa mort). Secrétaire de la Société des Musiciens Viennois, il reçoit les compliments de Haydn et de Beethoven pour ses capacités de chef d'orchestre. Le premier lui confie les premières représentations viennoises de son oratorio la Création et le second la création de sa Symphonie n°1. Comme créateur il a beaucoup produit : une vingtaine de partitions pour la scène dont le célèbre Obéron, une cinquantaine de symphonies et de quatuors à cordes, des quintettes, des trios à cordes…

Devenu un des compositeurs les plus influents et les plus populaires de Vienne, apprécié de personnalités proches de la cour impériale, sa musique plait et reçoit de nombreuses lectures, notamment à l'occasion des cérémonies officielles ponctuant l'histoire des Habsbourg. Plusieurs éditions de sa musique portent témoignage de l'importance de sa notoriété.

Pour ce volume confectionné par CPO, deux symphonies sont idéalement servies par l'Orchestre Philharmonique de la Radio de Hanovre emmené par son chef . Ils proposent une illustration adéquate de la maîtrise orchestrale de Wranitzky, faite de fluidité, de brillant et de lignes mélodiques joliment dessinées. Le tout demeurant néanmoins en deça de l'art orchestral de Mozart. La Grande Sinfonie caractéristique, donnée à Leipzig en 1797 dans le cadre des « Concerts pour dilettantes », se rapproche de la musique à programme du fait de l'ajout de parties déclamées avant chacun des quatre mouvements (lors de la création).

Quant à la Symphonie en ré majeur, publiée en 1805, avec son effectif allégé, son expressivité plus détendue et joyeuse que dans l'opus 31, elle illustre un aspect plus pastoral de l'orchestration ailleurs un rien massive et monolithique de Wranitsky.

L'interprétation brille par son élégance, son homogénéité, ses nuances et sa vaillance. Elle nous transporte avec talent au sein d'une société animée par ses codes et ses gestes.

(Visited 495 times, 1 visits today)