Après l'album The deepest desire consacré aux mélodies américaines chez le même éditeur, Joyce DiDonato continue à parcourir des répertoires peu débroussaillés et tente de nous faire partager son amour pour la culture espagnole. Tente seulement, car si la beauté du timbre, la perfection de la prononciation, la justesse de l'intonation et la précision de la mise en place ne font jamais défaut, il manque dans l'interprétation de ces tonadillas et canciones ce brin de folie passionnée typiquement hispanique.
Bien qu'issue de la musique populaire, ces mélodies chantées et accompagnées « l'index sur la couture du pantalon » sonnent plutôt comme des romances de salon, certes excellemment servies mais le résultat final semble monotone. Seul le « bonus » (la Canzonetta spagnuola de Rossini) nous montre une Joyce Di Donato dans son élément, apte à faire ressortir toute la gouaille nécessaire à ce genre de piécette faussement frivole.
Dans ce répertoire on préfèrera les versions « historique » de Victoria de Los Angeles (EMI) ou Teresa Berganza (Decca). Pour les Cinco canciones negras de Montsalvatge la récente version de Maria Martins (Columna Musica) est tout à fait recommandable.