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Sibelius par Segerstam, une intégrale discutable

Malgré ses immenses qualités, malgré une cohésion d'ensemble remarquable, malgré (et surtout) la présence du grand Segerstam au pupitre, l' ne peut rivaliser avec les grandes formations qui ont marqué ces symphonies de leur empreinte. Vienne avec Maazel, New York et Boston avec Bernstein et Davis, ont autrement su valoriser un tissu symphonique encore trop absent des programmes de concert en France.

est un familier des œuvres du compositeur et son style ample, romantique à souhait convient évidemment mieux aux premières symphonies pourtant les moins passionnantes. Le propos plus naïf des premières tentatives est bien entendu plus facile à mettre en place que les constructions finales pourtant si supérieures en teneur musicale. C'est ainsi que nous sommes confrontés à des Symphonies n°4, 6 et 7 bien en deçà des attentes légitimes. Propos trop court, équilibres sans ressort, tout y est réuni pour rester à la surface des œuvres. Prenez le final de la n°6 par exemple. L'orchestre s'éteint lentement, l'ensemble sonne comme une corde invisible qui se serre autour d'un cou. Ecoutez la manière magique dont Barbirolli, Maazel et Karajan ont su chacun à sa manière traduire ce climat. Segerstram semblera subitement bien froid, extérieur comme un simple observateur d'une scène pourtant dramatique.

Le coffret comporte aussi le Concerto pour violon, également passablement survolé par et on retiendra une version chorale (et originale) de Finlandia, qui retrouve ainsi sa vocation patriotique initiale, dans le prolongement de l'Ouverture 1812 de Tchaïkovski, rapprochement d'autant plus pertinent que les finlandais se battaient précisément contre les russes !

Amère victoire !

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