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Diane interprète Dianne

est née en 1938. Après des études de piano à la Juillard School et au Mozarteum de Salzburg, elle commence à écrire des pièces pour ses élèves puis décide à 40 ans de se consacrer exclusivement à la composition. En 2000, la compositrice rencontre à Budapest la pianiste , dont la prestation lors d'un récital Bartok l'impressionne au plus haut point. De leur admiration réciproque naît une collaboration fructueuse et originale (chaque œuvre contient les motifs ré-ré bémol, ré-la, ré-sol, motifs qui rappellent les initiales de leurs noms) dont ce disque tente de dresser un panorama.

L'œuvre de , plutôt bien servie par la pianiste et par la direction d'orchestre de David Alexander Rahbee (fils de la compositrice), est marquée par des influences diverses : la musique romantique, le folklore musical arménien et la musique contemporaine (on notera des harmonies très bizarres : des mélodies tonales ou modales harmonisées par des dissonances de secondes, par exemple). Le résultat de ce mélange détonnant est loin d'éveiller toujours l'intérêt. A force de flirter avec le répertoire pianistique du XIXème siècle, Rahbee surcharge ses partitions de motifs virtuoses, de mouvements amples gratuits : la compositrice reste dans la « démonstration ». Pour un peu les dissonances n'existeraient que pour lui permettre de revendiquer sa modernité.

Ce défaut est patent dans la Ballade n°2, œuvre consacrée aux attentats du 11 septembre. Rahbee traite de manière surannée et scolaire un événement trop important pour être traité à la légère : banalité de l'atonalité, des trémolos dans l'extrême grave, évocation facile de l'hymne américain, mélodies larmoyantes… Preuve sans doute qu'il est difficile d'évoquer avec subtilité ces évènements.

Avec l'orchestre, Rahbee est moins à l'aise. Elle traite cet ensemble par blocs, comme s'il n'était qu'une résonance des soli du piano, par ailleurs envahissant. Néanmoins, les thèmes sont magnifiques, ce qui explique sans doute pourquoi les pièces pour piano sont plus convaincantes. Le troisième mouvement de la Sonate n°4 sauve ainsi un disque en demi-teinte.

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