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Chambre blanche de Michèle Noiret : Capitonnée

Un peu daté, le quatuor féminin signé par la chorégraphe belge est l'un des premiers rendez-vous du festival « Faits d'Hiver ».

Une table blanche un peu massive, un tabouret noir. Tour à tour, quatre femmes pénètrent dans l'espace délimité de voilages blancs. Chignon banane, manteau droit et sombre, talons hauts, elles dévoilent en quelques gestes leur personnalité. Sensuelle et hédoniste pour la première, vive et pressée pour la seconde, prudente et douce pour la troisième et enfin, perfectionniste et mûre pour la quatrième, interprétée par elle-même. Chacune d'elle développe son propre vocabulaire chorégraphique et le décline comme une voix, tout au long de la pièce. C'est un quatuor féminin où chacune suit sa propre partition. Dans sa bulle, le regard fixé vers un lointain ailleurs, chaque interprète semble étrangère à l'autre, même lorsque leurs voix se mêlent ou se touchent.

enferme ses personnages dans un univers irréel et ouaté, semblable à la chambre capitonnée ou à la salle commune d'un hôpital psychiatrique. Au lieu d'être un espace d'émancipation et de liberté, la « chambre à soi » chère à Virginia Woolf, citée dans le programme, devient un lieu d'enfermement et de névrose, explorant les arcanes de la folie.

La musique, horripilante, les costumes et les coiffures, le propos et la danse elle-même, tout cela fait de Chambre blanche un spectacle un peu daté. On y remarque quand même de belles danseuses, fines et déliées, dominées par la maturité musclée de Michèle Noiret.

Crédit photographique : © Sergine Laloux

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