C'est, en effet, en janvier 1835, quelques mois avant d'aller mourir à Puteaux du choléra, que Vincenzo Bellini a fait créer à l'Opéra de Paris son dernier ouvrage, I Puritani, sur un livret du Comte Pepoli.
L'œuvre avait disparu du répertoire lorsque Maria Callas puis Joan Sutherland lui rendirent tout son éclat. On pouvait craindre qu'après elles, le rideau tombe à nouveau sur ces vocalises si troublantes, mais I Puritani sont toujours repris assez régulièrement, grâce à des chanteuses comme Mariella Devia, qui les a enregistrés en 1989, sous la direction de Richard Bonynge, en marge de représentations au théâtre Bellini de Catania.
Richard Bonynge dirige l'orchestre avec une grande simplicité. C'était là la première qualité de la musique de Bellini, ce que Wagner ne pouvait pas comprendre. Mariella Devia confère à Elvira une assez extraordinaire fraîcheur, tout en respectant toutes les notes écrites.
William Matteuzi est exactement le ténor de grâce qu'il faut pour Arturo, et il répond parfaitement aux acrobaties vocales qu'on lui demande.
Dans le reste de la distribution, nous découvrons avec grand plaisir, le baryton Christofer Robertson en Riccardo, qui sait à la fois rendre avec délicatesse les passages romantiques et incarner la bravoure dans le fameux duo du deuxième acte. Si la basse Paolo Washington lui donne une excellente réplique dans ce duo de bravoure, on regrette que sa voix blanchisse un peu trop, dans les instants de tendresse.
Dans le rôle de la Reine, Eleonora Jankovic est audible dans les ensembles du premier acte, ce qui est exceptionnel.