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Judas Maccabaeus oratorio populaire ?

Cet oratorio postérieur au Messie passe pour avoir conservé les faveurs du public depuis sa création en 1747. Pourtant il n'existe actuellement que deux versions enregistrées disponibles, dont une seule sur instruments baroques. La sortie de cet enregistrement live de 2006, avec toute la technique la plus sophistiquée du moment, fait donc figure d'événement.

s'est entouré des forces vives de son ensemble Barruco et de la Wiener Singakademie. L'orchestre est généreux, surtout le continuo avec un superbe théorbe, mais c'est surtout le chœur qui s'impose, avec sa centaine de chanteurs. Les grandes fresques chorales sont donc superbement rendues avec de beaux moments de tension pianissimo. Le chœur d'entrée est de ce point de vue éloquent. La direction est avant tout efficace sans véritable vision d'ensemble, sans phrasés subtilement développés. Lecture qui peut sembler un peu prosaïque mais en somme, les héros (hormis Judas) sont anonymes et les plus beaux moments musicaux sont les airs et les duos dévolus à l'homme et à la femme du peuple d'Israël et bien évidemment les grands chœurs.

La particularité la plus séduisante de cette version est la variété et la richesse du continuo dans les récitatifs qui ainsi soutenus sont particulièrement efficaces. La prise de son y est pour beaucoup avec l'audition très précise de chaque instrument. Les chanteurs solistes sont les moins satisfaisants. On accepte volontiers une certaine timidité vocale chez l'homme et le femme du peuple. Mais les rôles plus héroïques sont très insuffisants. Surtout l'alto au timbre ingrat avec une très désagréable désunion de ses registres. Si un nom mérite d'être retenu c'est celui de Cornélia Horak qui nous procure un grand moment d'émotion dans son air avec chœur de l'acte 2 : «Ah ! Wretched, wretched Isräel ». Ses duos avec sont tous très réussis également, avec des couleurs de voix très complémentaires. L'intervention de l'Altenburger Sängerknaben apporte les jolies couleurs attendues et quelques turbulences avec la justesse.

En somme une version collective très bien enregistrée dont la majorité des solistes est très décevante. Mais écoute t-on les oratorios de Haendel, et celui là en particulier, pour les solistes ?

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