Didier Jeunesse
« À pas de velours, 28 berceuses d'hier et d'aujourd'hui ». Berceuses ? Pas vraiment, mais plutôt comptines ou chansons enfantines. La première impression est loin d'être déplaisante. On aime, certes, retrouver Anne Sylvestre, qui a concocté deux jolies vraies berceuses. On se régale aussi de réécouter pour la millième fois des titres éternels, de diverses origines, que l'on se transmet précieusement, de génération en génération, comme un trésor à mi-voix. Et l'on apprécie tout autant d'en découvrir quelques nouveaux.
Mais… on aimerait dans un bouquet de « berceuses » plus de douceur ouatée, plus de délicatesse. Car si la diction est parfaite, si les voix sont joliment claires et souvent juvéniles, on préfèrerait néanmoins plus d'homogénéité.
C'est le reproche essentiel que l'on pourrait adresser à ce disque, au demeurant agréable à écouter : les morceaux sont hétéroclites, puisés tant dans les rondes que dans les chansons à dormir. Les interprètes également sont de tous âges, hommes, femmes, jeunes, enfants, en solo ou en chœur : un choix assurément judicieux pour familiariser une oreille enfantine avec toutes les inflexions de la langue… mais une hétérogénéité qui ne bercera guère un enfant à l'orée du sommeil !
On ne sait en définitive s'il faut écouter les mélodies en voiture pour favoriser l'assoupissement sur la banquette arrière, ou à la maison un mercredi après-midi pour danser autour du gâteau d'anniversaire du petit dernier… Dommage, car ce CD est en lui-même fort sympathique.