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Suivez le guide

En 1825, la visite à Bergame de l'empereur François I, accompagné de sa petite famille, fut l'occasion de grandes réjouissances et le pauvre souverain eut à subir un programme dont la seule lecture fatigue. Le livret nous apprend ainsi qu'une vaste foire, prévue pour le mois suivant, fut même avancée et les commerçants priés de se rassembler pour l'agrément impérial. Puis, après moult visites de manufactures et autres plaisants lieux de villégiature, la dernière soirée fut couronnée par la représentation de cette étrange cantate qui n'est, en fait, qu'un panégyrique outré des qualités du souverain et de sa femme, accompagné d'un véritable catalogue des curiosités et industries locales. Un peu comme si le syndicat d'initiative avait fait représenter un opéra à la gloire du tourisme local, assaisonné de force louanges hyperboliques pour le visiteur souverain. Dommage que Naxos n'ait pas reproduit le livret, ce que l'on en comprend vaut son pesant de cacahouètes !

Prenant prétexte de ce dépliant touristique, a laissé libre cours à son imagination et livre un très amusant condensé de toutes les formes opératiques alors à la mode et, anticipant Hoffnung, passe en 45 minutes du solo dramatique, à l'air rêveur avec harpe, jusqu'à un finale avec chœur et crescendo alla Rossini. Tout cela est fort bien écrit et très divertissant. La Cantate sur la mort de Beethoven n'est en fait que la resucée d'une œuvre antérieure, une cantate sur la mort de Haydn, mélangée au Chant sur la mort d'Haydn de Cherubini, avec quelques citations d'œuvres de Beethoven pour dire que c'est bien de lui que ça cause. Mais il faut rappeler que Mayr, aveugle depuis l'année précédente, n'écrivait plus à cette époque. C'est peu dire que l'intérêt musical n'est pas vraiment au rendez-vous.

La direction très énergique de Franz Hauk, animant un orchestre valeureux quoiqu'aux cordes plutôt vertes, soutient avec vigueur des chanteurs très corrects, notamment une excellente soprano. Les chœurs ont des voix assez blanches qui marquent plus la chorale amateur que le chœur professionnel, mais leur partie reste relativement modeste et ils sont fort bien préparés. Rien d'indispensable, donc, mais ces trois quarts d'heure d'amusement de bonne venue méritent en tout cas d'être écoutés.

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