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Orchestre National de Belgique, l’âge de raison

Pour cette seconde apparition de la saison au pupitre de l' dont il prendra la direction musicale à l'automne prochain, le chef d'orchestre Walter Weller proposait une exploration de deux grandes pièces du répertoire concertant et symphonique. Force est de constater qu'il existe au sein de l'orchestre un effet « Weller » qui galvanise les musiciens de la phalange nationale. En dépit de quelques scories du côté des cuivres et particulièrement des cors, un peu trop forts, l'orchestre sonne avec une belle plénitude et le son des cordes a rarement été aussi beau. Bien sûr, il y a encore du travail, en particulier pour améliorer le fondu des phrasés et la netteté des attaques, mais l'orchestre, soudé autour de la personnalité de son chef, fait front avec vaillance et entrain. Les projets du maestro avec l' sont d'ailleurs éloquents, comme une preuve de sa part d'une volonté d'investissement dans le poste : plus de 10 semaines de présence par an, un programme d'enregistrements (un premier beau CD consacré à Glazounov vient de sortir et un second dédié à Martinu sera enregistré à l'automne prochain) et des tournées internationales sont d'ores et déjà prévues.

Le programme de ce soir commençait par le Concerto n°2 de Serge Prokofiev avec en soliste l'une des artistes préférées des Bruxellois : la pianiste , lauréate du Concours Reine-Elisabeth en 1968. Possédant une technique d'acier, elle fait un sort à la partition en évitant, fort heureusement, de tomber dans le clinquant et le démonstratif. Auteur d'une excellente intégrale des symphonies du compositeur de l'Amour des trois oranges pour Decca, tisse un accompagnement tendu et pugnace. Cette prestation soulève l'enthousiasme du public qui se voit récompensé de deux bis.

Détenteur d'une certaine tradition viennoise apprise en tant que violoniste de l'Orchestre Philharmonique de Vienne, impose un Brahms solidement construit, assez lumineux, parfois un peu massif mais qui s'avère efficace et chantant. Le premier mouvement tarde un peu à se construire, mais l'Adagio non troppo se révèle fin et chaleureux. Les deux derniers mouvements sont enlevés avec panache. Devant la joie du public, Weller et son orchestre donnent une Danse hongroise un peu facile mais énergique. Il est assez jubilatoire de voir un orchestre que l'on a connu des plus endormis et démoralisés réveillé par une baguette charismatique.

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