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Haydn : les cinq premières par Patrick Gallois

Les premières symphonies de possèdent déjà toutes les qualités des chefs d'œuvre qui suivront : inventivité, brio de l'orchestration, humour, diversité de l'invention. Elles sont le témoignage de l'époque où le genre de la symphonie, de plus en plus florissant, s'émancipe de la sinfonia d'ouverture, mais n'est pas encore tout à fait fixé, comme le montrent l'absence de Menuet dans les Symphonies n°1, 2 et 4, et le premier mouvement Adagio ma non troppo de la Symphonie n°5. Haydn composa 104 symphonies qui atteignirent leur apogée dans les années 1780 avec les « Parisiennes » et les « Londoniennes ». Dans les Symphonies n°1 à 5, le compositeur mêle l'héritage de la musique baroque comme l'utilisation d'un continuo, et l'influence de l'Ecole de Mannheim, pionnière en matière d'orchestration et d'utilisation des effets sonores.

Le étant un orchestre jouant sur instruments modernes, cet enregistrement n'intéressera pas les amateurs exclusifs d'interprétations « authentiques » sur instruments anciens. L'effectif orchestral ne dépasse pas la trentaine de musiciens, restituant assez fidèlement le nombre de musiciens que Haydn devait avoir à disposition pour la création de ses œuvres. La direction de , chef permanent de l'ensemble, est fine, précise et énergique. On pourra toutefois lui reprocher d'être parfois trop lisse, policé, avec un manque de contrastes et de nuances. Le continuo très (trop) discret : le clavecin est à peine audible sauf dans 3e mouvement de la Symphonie n°1 où l'équilibre des masses frise la perfection, et dans l'Andante de la Symphonie n°3. Malgré ces petits défauts, il s'agit d'une version tout à fait recommandable. L'orchestre possède une belle couleur et une bonne homogénéité, avec une mention particulière pour les cors.

Saluons ici les mérites de Naxos qui présente, à prix très abordable, des œuvres rares du répertoire dans des versions généralement de qualité. Les Symphonies n°1 à 5 sont en effet peu connues, peu souvent données en concert ni enregistrées, effacées semble-t-il par le célèbre cycle des symphonies suivantes, les n°6 à 8 « Le Matin, le Midi, le Soir ». Ce disque permet ainsi à l'auditeur de combler certaines brèches de l'histoire de la musique, de s'intéresser à une période relativement peu connue, celle de la transition entre la période baroque et le style classique viennois.

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