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Ecrits sur la musique : 1924-1956, pour une sociologie de la musique

Le présent recueil réunit quatre textes écrits en allemand par entre 1924-1956 et traduits en français par et Laurent Perreau chargés également de l'introduction et de la postface de ce livre.

Bénéficiant d'une activité intellectuelle considérable et d'une réflexion originale à la croisée de la philosophie et de la sociologie, (1899-1959) figure aujourd'hui parmi les grands sociologues anglo-saxons et allemands. Mélomane averti et musicien amateur, Schütz nourrissait un intérêt certain pour la musicologie en générale et pour les œuvres de certains compositeurs en particulier. Il développe, tout au long de sa vie, une théorie générale sur l'essence de la musique (autrement dit, une philosophie de la musique) qui renvoie à une forme de socialité particulière envisagée comme une pré-communication de toute relation sociale.

Le premier texte : Le sens d'une forme d'art, rend compte des caractéristiques formelles de l'opéra par le biais d'une discussion des conceptions de Wagner et de Nietzsche. Influencé par les théories bergsoniennes, l'auteur remet en question la notion de durée et de sa représentation d'une part, et le rapport de l'alter ego au « toi » de l'autre. Le deuxième texte : Fragments pour une phénoménologie de la musique, examine la singulière temporalité de l'expérience musicale à travers la méthode d'analyse phénoménologique appliquée à la musique. L'élaboration de son contenu est évidemment inachevée : des sections semblent être incomplètes, d'autres, relatives au rythme, ne sont pas développées. Le troisième texte : Faire de la musique ensemble est un véritable étude de sociologie ou bien de la relation sociale. L'écrivain analyse les modes de mémorisation et de reconnaissance des formes typiques de l'œuvre musicale, arrivant à montrer comme les flux de conscience opérés pas la musique, et à travers la musique, créent une « relation mutuelle de syntonie ». Une telle relation s'établit entre auditeur et interprète, musicien et compositeur, instrumentiste et instrumentiste se configurant comme forme première et fondamentale de toute communication sociale.

Le dernier texte : Mozart et les philosophes, est consacré à la musique de Mozart. Schütz passe en revue les interprétations philosophiques de H. Cohen, S. Kierkegaard et W. Dilthey pour conclure qu'en dépit de ces analyses, le principal sujet de Mozart n'est pas l'amour mais le mystère métaphysique de l'existence d'un univers humain de pure socialité. Il fait coïncider la parfaite humanité de l'art de Mozart avec sa préoccupation principale : la rencontre de l'homme avec l'homme ce qui fait du génie de Salzbourg l'un des plus grands esprits philosophiques qui ait jamais existé.

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