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Charles Avison par le Café Zimmermann

Voilà plus de 260 ans qu'un compositeur anglais élaborait une série de douze Concerti grossi largement inspirés par les fameuses sonates pour clavier de Domenico Scarlatti (1685-1757).

Ces pièces ont connu une heureuse destinée et aujourd'hui encore recueillent les suffrages de nombreux auditeurs attirés par leurs mélodies gracieuses, leurs rythmes vifs et enjoués (allegro, vivacemente…) comme par leur climat méditatif (Adagio, largo, grave…).

Qui donc était ce fasciné par la musique de l'Italien ? Né en 1709 à Newcastle de parents musiciens, il a probablement étudié en Italie. Mais cela n'est pas certain. En tout cas, en Angleterre, il étudie auprès du violoniste et compositeur réputé Francesco Geminiani (1687-1762) puis devient organiste d'église, enseigne la flûte, le clavecin et le violon et se trouve à l'origine d'une série de concerts d'abonnements à Newcastle (1735). Auteur d'un traité d'esthétique et de pratique musicale, il est encore le créateur de plus d'une cinquantaine de concertos, de pièces pour orgue, de sonates en trios, de sonates pour violon ou pour flûte avec clavecin.

Vers 1742 il réalise des arrangements pour cordes de deux sonates de Scarlatti, qui enregistrent un beau succès, lequel le conduit à en produire une douzaine, au total. Cette réalisation connaîtra un étonnant succès pour l'époque, dès leur apparition. Leur spontanéité souvent fringante continue à procurer l'adhésion des auditeurs d'aujourd'hui, tout comme les mouvements lents véhiculent un authentique recueillement dépourvu toutefois de pathos.

On se souvient encore de l'impact conséquent de l'enregistrement pionnier qu'en fit Neville Marriner à la tête de la fameuse Academy St. Martin in the Fields à la fin des années 1970 (Philips). Une autre formation, le Café Zimmerman (fondée à Rouen en 1998, vertébrée sur cinq instruments à cordes et un clavecin et souvent renforcée par d'autres instrumentistes) en offre ici une lecture très intéressante même si sensiblement moins opulente et polie.

En tout cas cette version s'avère sans doute plus fidèle à l'esprit en vigueur au moment où Avison lui donnait corps. L'accueil favorable réservé au travail du (concerts et enregistrements) trouve ici une confirmation précieuse. Et une illustration emblématique précise, avec le plus connu de la série, le Concerto grosso n° 5 en ré mineur, dont le thème initial a servi à plusieurs émissions radiophoniques.

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