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Musiciens « border-line » pour musique un peu folle

Il est vain de vouloir contenir André Minvielle et comparses dans une chronique telle que celle-ci, aussi libre d’expression soit-elle ! On ne peut que renvoyer au site officiel « L’Articole », pour se faire une idée, celle que l’artiste propose de lui-même, sans manquer tout de même d’évoquer chez ce membre de la Compagnie Lubat, héritier de cet autre sudiste Claude Nougaro, une palette expressive qui peut bien naviguer – faudrait-il dire dériver ? –, du blues au patois, passer du jazz à la java, jongler entre une ritournelle cosmique et un chant plaintif qui proviendrait d’une ère primitive.

Avec cet album, série d’enregistrements pris sur le vif, au-delà de rythmes dont on ne sait s’ils sont free jazz ou plutôt « actuels », au-delà de chants exploratoires qui pourraient aussi bien se revendiquer de telle ou telle origine ethnique – mais allez donc savoir si, ici même, un docte ethnomusicologue y retrouverait ses protégés ? – il y va de quelque chose de terriblement espiègle mais tout autant dans ce domaine d’expression hors-norme se joue l’authenticité du musicien : le sensible.

La reprise en fin d’album du classique parmi les classiques, Summertime, illustre de quelle façon ces prestations se place sous le signe de l’exploration, de l’archaïque, compris non-péjorativement comme la réduction de toute mélodie à ses composants rythmiques, et au final, sous le signe des ressorts sensibles, de toute pièce de musique.

Cet album qui déroutera au départ s’avère bien ficelé ! Même s’il propose une musique un peu folle – la langue française autorisant « déjantée » –, la magie scénique opère. Sûrement parce que l’art préserve de toute folie définitive.

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