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Olli Mustonen au pays des bonnes intentions ?

Les concertos de Beethoven semblent revenir à la mode chez les éditeurs ! Après les essais de Mikhaïl Pletnev et Lang Lang chez DGG, la vague des nouveautés pré-estivales nous apporte le premier volume d'une nouvelle intégrale sous les doigts du pianiste finlandais à la tête du , l'une des meilleures formations de chambre de Scandinavie. Artiste hautement réfléchi, aux doigts virtuoses, Mustonen est une forte personnalité du piano contemporain. Chef d'orchestre à ses heures, on lui doit un superbe disque qui couplait les Quatre tempéraments de Hindemith avec la Symphonie n°3 de Sibelius (Ondine). Il était donc tout à fait légitime, pour cet artiste, de gravir l'un des sommets de la littérature concertante pour piano et orchestre.

Pourtant, après de multiples écoutes, la déception domine les impressions. Tout d'abord, l'oreille est très mal à l'aise avec l'accompagnement orchestral fort appuyé. La formation de chambre sonne plus lourdement et plus grassement que l'Orchestre de Paris dirigé par Eschenbach, dans le tout frais disque réalisé avec Lang Lang. Cet aspect ne s'améliore absolument pas dans le Concerto n°2, qui manque lui aussi de naturel et de respiration.

Ces deux reproches s'appliquent en premier lieu au jeu de Mustonen. Fortement intellectualisé, ces interprétations pêchent par de permanentes cassures dans le discours. Le pianiste semble mettre en avant certains détails des phrasés, mais ces effets tournent vite court pour devenir quasi-insupportables dans les mouvements extrêmes des deux partitions. Les mouvements lents sont assez précieux et curieusement, seuls les premiers mouvements sonnent avec ampleur et élan.

La prise de son est, comme toujours chez Ondine, exemplaire, mais l'interprétation est trop décevante pour l'apprécier à sa juste valeur. On espère que Mustonen, pianiste de grande classe, corrigera le tir dans les futurs volumes de cette aventure.

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