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Barbra Streisand à l’épreuve du chant classique …

Barbra Streisand est une véritable artiste au talent pluriel : chanteuse, actrice, productrice, et réalisatrice ! Sa carrière commence en 1962 à Broadway avec la comédie musicale I can get it of you wholesale et la sortie de son premier disque, The Barbra Streisand Album, qui remporte deux Grammy Awards. Depuis elle est devenue l'une des plus grandes étoiles de la chanson de variété, accumulant autant de succès dans le music-hall, que dans théâtre et le cinéma. Elle est l'artiste féminine qui a vendu le plus d'albums dans le monde : soixante-et-onze millions depuis 1963. Seul Elvis Presley a fait mieux !

En 1973 Barbra Streisand enregistre à New York cette compilation d'airs classiques pour laquelle elle est par la suite nominée aux Grammy Awards dans la section classique.

Dix mélodies sont au programme : de Georg Friedrich Händel à Claus Ogerman (qui dirige le Columbia Symphony Orchestra), tout en passant par Gabriel Fauré, Carl Orff, et Claude Debussy, entre autres. Un répertoire très varié chanté en quatre différentes langues : anglais, français, allemand, italien.

L'originalité de Barbra Streisand, ses inflexions charmantes, donnent à ces mélodies une saveur qui n'appartient qu'à elle seule et qui fait sans doute la joie de ses millions d'admirateurs.

Cependant cette ambiance et sa fraîcheur d'un genre un peu trop « variété », ne restituent pas toujours la juste expressivité du genre classique.

Lascia ch'io pianga, tirée de l'opéra Rinaldo (1711), en est un exemple. Son interprétation ne rappelle pas en aucun point l'intention de l'air qui fut l'un des plus grand succès de Händel à son époque. Le phrasé est assez répétitif et le choix d'un tempo, un peu plus rapide que d'habitude, ne restitue ni le pathos ni l'intensité des mots. La « douleur » de la deuxième strophe « il duolo infranga » est totalement absente de cette interprétation : la prononciation imparfaite et le non respect de la partition surtout sur le passage du mot « pietà » donne l'impression d'écouter une sorte de déclamation ecclésiastique. Les mélomanes avertis qui ont frissonné à l'écoute d'Ewa Malas-Godlewska dans le rôle du célèbre castrat Farinelli trouveront certainement cette version des plus inintéressantes.

En tous cas, même les mélodies les moins réussies témoignent des milles et unes facettes de ce talent, l'un des plus diversifiés qui soient dans le monde musical.

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