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Orchestre National de Belgique : Pile et face

Ce second concert d'abonnement de la série des dimanches après-midi de l'ONB nous apportait un très intéressant programme de musique française et assimilée. Ce concert était d'autant plus intéressant que la saison de l'orchestre fédéral belge sera essentiellement placée sous le signe du romantisme allemand sous la férule de l'expérimenté Walter Weller, le nouveau directeur musical de la phalange. C'est un peu dommage car l' possède de belles couleurs pour rendre grâce à cette esthétique latine.

Chef assez en vue qui dirige autant, dans sa Roumanie natale qu'en Espagne, Grande-Bretagne et Danemark où il occupe des postes de directeur musical ou de chef invité privilégié, déçoit dans la Suite villageoise d'Enescu. La lecture est précautionneuse et uniquement attentive à la mise en place, assez redoutable dans cette partition ; les équilibres sont, quant à eux, plus d'une fois limite. Magnifiquement troussée cette musique apparaît ici assez flasque, le dernier mouvement qui devrait dynamiter les tempi et faire exploser les tutti sonne même petit bras. On passe ensuite à l'exquis Concerto pour flûte du grand Jacques Ibert magnifié par un soliste à la technique impériale et à la sonorité solaire. sait transcender cette partition gorgée de lumière et de sensualité. Côté orchestre, cela est agité mais manque de muscle alors que les cordes s'avèrent rappeuses dans le premier mouvement. Seul le second mouvement est, du côté des accompagnants, au même niveau que la haute inspiration du soliste.

On craignait le pire avec la symphonique de Franck, mais le chef galvanisé, imprime dès les premières mesures sa marque. Le tempo du premier mouvement est lent, mais Mandeal prend le temps d'installer les climats et de creuser la pâte orchestrale. L'orchestre, atone et fade en première partie, sonne avec puissance et éclat sous la houlette d'un quatuor aux teintes chaudes et galbées. Les deux derniers mouvements sont portés par un souffle indéniable et par des interventions inspirées des solistes avec une grande distinction pour le cor solo et le cor anglais.

Ce concert inégal mais somme toute intéressant dans son choix de répertoire était hélas donné devant un bien faible auditoire composé quasi uniquement des abonnés chevronnés des concerts de matinée.

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