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Amjad : Edouard Lock revisite les classiques

Edouard Lock, connu dans les années 80 pour son esthétique rock et échevelée, revisite aujourd’hui les ballets de Tchaïkovski en accéléré.

La partition originale a été restructurée par David Lang pour un trio à cordes et piano, resserrant et mettant en évidence la ligne mélodique. Dans une scénographie épurée, structurée par des «douches» lumineuses, la danse est fulgurante et étourdissante.

Les pas de deux les plus célèbres du «Lac des cygnes» ou de «La Belle au Bois dormant» sont ainsi passés à la moulinette, ne retenant que des ports de bras d’une stupéfiante vélocité que ne renieraient pas les amateurs de Tecknotik. Sur pointes, les danseurs en maillot noir ont réduit la technique classique à quelques arabesques, dégagés, relevés et entrechats. Faisant fi du romantisme de ces ballets blancs chorégraphiés par Petipa, elles offrent une vision sombre, presque diabolique, du «Lac», désossé à la tronçonneuse.

Ce parti pris est finalement lassant, car il n’est soutenu par aucune dramaturgie et aucune trame narrative. Les cinq danseuses se révèlent interchangeables dans le rôle d’Odette ou d’Odile. Contrairement aux relectures que d’autres chorégraphes, comme Mats Ek, ont pu en faire ou Neumeier, cette lecture ne fait pas appel à l’intelligence des spectateurs. Elle assène sa vision d’une façon péremptoire et autoritaire, presque agressive, sans faire naître l’émotion des versions originelles. Dommage que la virtuosité et l’aisance des interprètes ne servent pas une œuvre plus humaine. A voir au théâtre de la ville jusqu’au 30 novembre.

Crédit photographique : © Edouard Lock

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