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Rien que pour Gergiev

Avant de parler de l'interprétation, il faut préciser le choix de la version utilisée par . Le Lac des Cygnes a été créé en 1877. Cette première présentation, dans le cadre de l'illustre Bolchoï de Moscou, ne rencontra guère de succès. Il faut dire que la chorégraphie, œuvre du modeste Julius Reisinger, n'était pas des plus inspirées. En dépit de nombreuses reprises et d'une nouvelle chorégraphie parisienne en 1880 et 1892, le Lac des Cygnes, l'engouement pour l'œuvre peinait à se manifester.

C'est Marius Petipa, le maître du ballet impérial russe, qui relança l'ouvrage. Peu après la mort du compositeur, il lui rendit un hommage posthume en reprenant le deuxième acte de la partition, tout en le remaniant. Devant le grand succès remporté, il décida de remonter le ballet en le modifiant en profondeur. Cette nouvelle version fut présentée au théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg le 27 janvier 1895. Sans entrer dans les détails, cette version réduit la musique de trois quart d'heure, réorganise le déroulement dramatique et bouleverse la construction. C'est cette édition qui s'est imposée sur les scènes chorégraphiques.

Gergiev avait déjà fait un sort au Casse Noisette (Philips), il récidive dans l'autre ballet phare de Tchaïkovski. Adieu, interprétation propre sur elle, genre Dutoit (Decca) ou Previn (EMI), l'Ossète ne fait pas dans la demi-mesure et il fonce tête baissée dans la partition, imprimant un rythme haletant, presque suffocant par l'alliance entre un ton épique et une vision conquérante. L'orchestre du Mariinsky, en dépit de quelques petites imprécisions dues à l'exercice du live, suit avec grande attention son chef. C'est désormais aux côtés de Svetlanov (Melodiya, mais dans l'édition de 1877), la grande version de la partition.

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