Les occasions de voir Il trittico de Giacomo Puccini ne sont pas nombreuses, loin s'en faut, et on se réjouira de pouvoir visionner ce spectacle donné en février 2007 au Teatro Comunale de Modène.
Autant la mise en scène de Cristina Pezzoli que les costumes de Giacomo Andrico, superbement filmés par la caméra de Loreena Kaufmann, méritent qu'on s'attarde sur ce très beau spectacle qui parvient, et le pari n'était pas gagné d'avance, à faire valoir les points communs qui unissent trois volets a priori fortement contrastés, et pourtant reliés entre eux par l'importance du lien entre l'amour et la mort, par l'union indissociable entre Éros et Thanatos.
La distribution permet d'ailleurs de retrouver d'un ouvrage à l'autre certains des interprètes, autant les comprimari, très bien tenus dans l'ensemble, que quelques têtes d'affiche. Parmi ces dernières, se détachent très nettement le beau soprano d'Amarilli Nizza, sans doute plus à l'aise dans le dramatisme de Giorgetta ou le pathos d'Angelica que dans l'innocente coquetterie de Lauretta, et surtout le baryton Alberto Mastromarino, plus convaincant dans la chaleureuse humanité de Michele que dans la rouerie de Schicchi. L'orchestre est dirigé de main de maître par le chef Julian Reynolds.
Une occasion rare de se familiariser avec un ouvrage majeur de Puccini malheureusement trop peu joué de nos jours.