- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Elizabeth, l’âge d’or

Elizabeth, l'âge d'or propose de poursuivre la biographie entamée dans le film Elizabeth de Shekhar Kapur, sorti en 1998. Cate Blanchet y interprète Elizabeth 1ère d'Angleterre, fille d'Henri VIII et d'Anne Boylen, qui après la décapitation de sa mère quitte sa région pour recevoir à Hatfield House une éducation conforme à son rang et à son sang. Protégée par la sixième et dernière épouse du roi Henri, elle conquiert peu à peu une place à la Cour Royale. Protestante parmi les catholiques, femme dans un monde dominée par les hommes, elle doit cependant se battre pour se faire respecter. Après avoir éliminé ses opposants, elle accède au trône en 1558 : le protestantisme devient religion d'état et la Reine se promet de demeurer célibataire (une tradition tenace la surnomme ainsi « The Virgin Queen »).

Dirigeant son pays d'une main de fer, Elizabeth a permis à l'Angleterre de devenir une nation puissante. C'est ce règne fastueux qui est décrit dan le second volet. En 1585, trente ans après son sacre, Elizabeth doit affronter le roi catholique Philippe II d'Espagne, bien décidé à se débarrasser de la reine « hérétique », mais doit également se battre contre les sentiments qu'elle nourrit à l'égard d'u corsaire Walter Raleigh.

Même réalisateur, même actrice principale, mais des compositeurs différents. Sur le premier volet, David Hirschfelder avait composé une musique très européenne, entre modernité, romantisme et clichés de la période Élisabéthaine. Cette fois, le cinéaste Pakistanais Shekhar Kapur a fait appel au compositeur britannique (Romeo & Juliet, World Trade Center) et au célèbre compositeur indien  (Lagaan). Un choix extrêmement étonnant a priori et qui permet la confrontation entre deux traditions musicales différentes, évoquant ainsi la confrontation entre Elizabeth 1ère et Philippe II, entre la Reine et ses sentiments.

Pourtant difficile de distinguer les contributions des deux compositeurs dans cette musique qui surprend par sa cohérence. Grandiose et épique dès les premières mesures (Opening), la partition d'Elizabeth, l'âge d'or oscille entre des orchestrations spectaculaires avec chœurs rappelant le style Médiaventures ( est connu pour avoir introduit les ordinateurs dans la musique de films de Bollywood), des largos introspectifs et mélancoliques (Immensities par exemple, où l'on ressent par ailleurs le style de ) et quelques mélodies extra-européennes… L'ensemble n'évite pas la facilité, mais a le mérite de savoir être efficace sans être pesant.

(Visited 425 times, 1 visits today)