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La famille Bach fait chatoyer les chœurs

, le et les Agréments ont arrêté le temps en ce 9 janvier, en nous faisant entendre durant une soirée intitulée « Une soirée de motets de la famille Bach » des œuvres qui ne sont pas loin de pouvoir être considérées comme le sommet de la polyphonie baroque. Rappelons que Jean–Sébastien Bach, cantor de Saint Thomas de Leipzig se devait d'offrir la musique des offices religieux mais également de faire chanter les élèves de l'école qui dépendait de cette église lors des enterrements. Seul six motets de sa main nous sont parvenus et un seul parmi les six semble avoir été composé pour une circonstance festive, c'est celui qui a conclu la soirée, Singet dem Herrn ein neues Lied BWV 225.

En construisant son programme autour de la famille Bach, dont l'âme a fait vivre la musique sur plusieurs générations, a trouvé une architecture semblant illustrer le triomphe de la lumière sur les ténèbres. Débutant sur l'annonce de la venue sur terre du sauveur, lumière délicate et lointaine et pourtant si glorieuse, de l'Etoile du Berger qui l'accompagne (Merk auf, mein Herz, und sieh dorthin), la musique nous entraîna à suivre cette marche dans l'ombre qu'est la vie humaine (Unser Leben ist ein Schatten auf Erden – Notre vie est une ombre sur Terre), la traversée des épreuves pour parvenir à la résurrection.

Soutenue par une basse continue à l'exceptionnel équilibre, composée de cinq instrumentistes talentueux des Agréments, qui pour certains nous ont offerts de très beaux passages solistes (la suite pour violoncelle a été un instant d'une volupté et d'une virtuosité touchant au sublime !), le a donné aux paroles de ces motets non seulement leur force de conviction, mais a su faire vibrer nos peurs et nos joies, utilisant une ornementation sobre, expressive et intense, ainsi que les effets de spatialisation, faisant de l'auditorium un Espace céleste. On n'écrira jamais assez que est un magicien, dont la direction extrêmement précise, dans laquelle il n'économise ni sa fougue, ni son ardeur, ni une réelle élégance, permet de rendre à cette musique sa suave et irradiante beauté, sa joie sans pareil. Les applaudissements nourris du public à la fin du concert, dans un auditorium archicomble étaient un juste hommage aux talents des artistes et à cette flamme intense qui a habité, le temps d'un concert, nos cœurs égarés.

Ce concert sera diffusé par France Musique le 25 janvier 2008 à 16 heures

Crédit photographique : © Chœur de chambre de Namur

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