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Lust, Caution : Alexandre Desplat, encore et encore

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, une jeune comédienne, Wong (Tang Wei) est chargée par la Résistance de séduire un des chefs de la collaboration avec les Japonais, le redoutable Mr Yee (Tony Leung)… Deux ans après l'intrigant Secret de Brokeback Mountain qui lui a valu un oscar, le réalisateur taïwanais Ang Lee signe avec Lust, Caution un thriller érotique adaptée d'une nouvelle de l'écrivain chinois Eileen Chang. Récompensé par un Lion d'or à la 64e Mostra de Venise, ce film, qui se veut avant tout un témoignage historique, a beaucoup fait parler de lui depuis quelques semaines, depuis que la Chine a décidé d'en censurer sept minutes, en effet très torrides.

Après A la Croisée des Mondes il y a quelques semaines, nous retrouvons l'infatigable à la baguette de Lust, Caution. Alors que le film de Chris Weitz était illustré par une partition épique et athématique, le film d'Ang Lee est servi par une musique romantique, intimiste et fortement thématique (un thème d'amour très beau, exposé dès Falling Rain). On y retrouve le Traffic Quintet, l'ensemble favori du compositeur, et des instruments moins habituels qui s'intègrent parfaitement à l'orchestre tout en lui donnant une couleur particulière, plus organique par ailleurs : le talent du compositeur dans l'écriture pour cordes et piano fait le reste. L'ensemble est sensible, raffiné, subtil et gracieux – l'Intermezzo de Brahms, interprété par le sensible Alain Planès renforce cette sensation et s'intègre très bien à la partition originale de Desplat. Hélas, si cette partition est sans doute très adaptée au film, elle peut s'avérer ennuyeuse lors de l'écoute du disque, bien davantage qu'A la Croisée des Mondes… A réserver aux amateurs donc.

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