- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Un spectacle de rêves

La Fileuse de Rêves

Blaise et Sarah sont collègues. Ils travaillent chez Fildoux, une fabrique de laine. Blaise est souvent obligé de dormir la nuit dans la manufacture. Ceci lui pose un gros problème, car il a peur du noir. Sarah va mettre en place une mise en scène en vue de surmonter les craintes de son ami. Ce sera l’occasion pour les deux employés d’effectuer un voyage dans le pays du rêve et de l’imagination, et pour la compagnie Patchwork de montrer une nouvelle fois tout son savoir faire.

Au début, rien ne laisse présager le magnifique espace de jeux et d’illusions qui apparaîtra bientôt sous les yeux des spectateurs. Quoi de plus prosaïque qu’un lieu de travail, où quelques outils, marchandises et boîtes de carton sont éparpillés par-ci par-là ? Et pourtant, voilà que la nuit venue, la porte d’entrée semble s’animer… Des ombres chinoises viennent se dessiner dessus ! L’échelle de l’atelier se transforme en balançoire, en manège, puis en tourniquet. Les pelotes de laine destinées à la vente n’échappent pas non plus à la métamorphose. Elles deviennent des marionnettes : les blanches forment la famille de moutons (il y en a toute une famille) et sont accompagnées d’une pelote marron, le chien Médor. Des branches feuillues viennent se greffer sur les boîtes entassées les une sur les autres. Bientôt, il ne restera plus trace de la manufacture : c’est toute une forêt enchantée qui la suppléera.

Le langage utilisé, qu’il soit visuel, chanté ou simplement parlé, est parfaitement adapté aux plus jeunes. Comme dans le quotidien des enfants, le merveilleux y fait des intrusions constantes. Tout est prétexte au jeu, et il n’est donc guère étonnant de voir le monde du travail avoisiner directement celui de la féerie, avec des loups, sorcières ou autres personnages de conte. Certes, on aurait également aimé retrouver un moteur dramatique aussi efficace que celui présent dans d’autres spectacles de la même compagnie, comme le théâtre désaffecté que l’on cherchait à sauver ou la jalousie du clown dans respectivement Jean de la Lune et Billes de Clown. Mais l’essentiel est toujours là : une traversée dans le monde de l’enfance qui trouve dans le monde de l’art et du théâtre son expression la plus aboutie.

Crédit photographique : © DR

(Visited 92 times, 1 visits today)