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Nouvel an au Mariinsky avec Valery Gergiev

Pour ce concert live du nouvel an à Saint-Pétersbourg, le programme choisi rend hommage à l'Europe dans son ensemble, même si les musiciens d'Europe de l'est sont majoritairement à l'honneur. Ainsi trouve-t-on l'Italien Verdi, le Français Berlioz, l'Allemand Wagner, le Hongrois Liszt, l'Autrichien Johann Strauss fils au milieu des Russes Glinka, Rimsky-Korsakov, Rachmaninov, Borodin et Stravinsky. Un très beau programme qui offre des extraits d'opéras (en particulier des ouvertures) des pièces pour orchestre seul ou avec soliste et qui permet de souligner la sensibilité et l'agilité des interprètes et du chef d'orchestre.

En effet, passant tour à tour d'un dynamisme joyeux, à l'instar de l'ouverture de Ruslan and Ludmila de Glinka, du Capriccio espagnol de Rimsky-Korsakov ou encore de la polka straussienne, à des passages plus nostalgiques ou inquiétants, comme l'ouverture de La Forza del destino de Verdi, l'orchestre dirigé de main de maître par fait montre d'une parfaite maîtrise technique et musicale qui sert royalement la musique. L'équilibre entre les instruments, les thèmes affirmés auxquels s'allie la subtilité des contrechants, la précision des attaques, etc. contribuent à une parfaite lisibilité des pièces musicales. Cuivres et percussions (timbales en particulier) s'imposent mais de manière non ostentatoire dans des passages dynamiques qui laissent ensuite la part belle aux bois (quelles belles clarinettes !) et cordes. En témoignent les pièces de Wagner, Verdi, ou encore de Stravinsky. Ajoutons le subtil mélange des voix et des instruments dans les «danses polovtsiennes» extraites du Prince Igor de Borodin. Quelques instants magiques dans cette interprétation !

Quant aux œuvres avec soliste, elles retiennent à coup sûr l'attention des spectateurs. En effet, que ce soit l'altiste dans Harold en Italie ou le pianiste dans le Second concerto pour piano et orchestre en la majeur de Liszt, il n'abuse pas d'effets parasites gestuels ou musicaux. Tout est pesé, équilibré avec un orchestre qui dialogue, accompagne ou énonce les thèmes de manière subtile, comme le violoncelle dans le deuxième mouvement du concerto de Liszt. Pas de romantisme exacerbé, et un ensemble qui sonne. En d'autres termes, une virtuosité maîtrisée et pensée.

Un seul regret cependant : les prises de vue. semble littéralement fascinée par le chef d'orchestre. Certes, il est instructif de pouvoir détailler sa gestique, mais on aimerait bien voir davantage les instrumentistes aussi bien lors d'une vue d'ensemble que lors d'un passage soliste. Ici, le spectateur est vraiment frustré, d'autant plus s'il n'apprécie pas forcément de voir en quasi permanence suant sang et eau. Désolée pour ces détails…

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