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Auditorium en feu !

Un beau programme en perspective à l'auditorium de Lyon ce soir ! Du symphonique en présence de grands solistes, tels ou le médiatique . Inspirée de La Primavera de Botticelli, Printemps, la suite symphonique composée par Debussy à Rome en 1887 (notons qu'en raison d'une histoire « complexe », l'orchestration est à mettre au crédit d'Henri Büsser sous la supervision de Debussy), arbore de beaux paysages fantastiques aux couleurs multiples et aux accents orchestraux raffinés et charmeurs. Nous sommes ici en présence d'un très bel orchestre symphonique, sachant faire apprécier la diversité des nuances de cette pièce à l'interprétation peu aisée. Märkl fait preuve de subtilité dans le contraste des mouvements, le premier Très modéré et le second Modéré.

Peu de répit pour le chef qui, après quelques applaudissements, accueille dans les Nuits dans les jardins d'Espagne. Très vite, l'on se rend compte que le pianiste n'est pas très à l'aise, semblant ne pas trouver ses marques avec l'orchestre, pourtant exemplaire. Les départs ne sont pas précis, un son très sec sort du piano, la palette de nuances du pianiste est extrêmement limitée dans une œuvre si subtile et évocatrice qui mérite plus de délicatesse que de violents clusters. Est-il dans un mauvais jour ? Pas vraiment puisqu'en bis, nous avons droit à un Prélude de Chopin merveilleusement bien joué. Seul face au piano, maître de tous ses mouvements, retrouve son jeu extraordinaire habituel, plein de poésie et de finesse.

Enfin, l'auditorium nous offre ce soir un cadeau assez insolite puisqu'il s'agit de la Symphonie n°3 de Saint-Saëns « avec orgue » en présence d'un orgue particulier. En effet, il s'agit de l'orgue pour lequel Saint-Saëns a écrit sa symphonie, et nous le retrouvons ici flambant neuf après une rénovation de plusieurs années. La symphonie n'est d'ailleurs pas sans surprise puisqu'à la fin du premier mouvement, deux musiciens quittent l'orchestre en courant ! Que se passe-t-il ? L'éclairage de l'orgue a tout simplement pris feu et les spectateurs ont pu observer en direct l'extinction des flammes dans une très forte odeur de brûlé. Rien de grave heureusement ! Après cet incident, Märkl enchaîne directement sur le deuxième mouvement de la symphonie. Le public est rasséréné et l'interprétation très réussie. , discret mais sourire aux lèvres, nous permet de revivre ce moment particulier chargé d'histoire.

Crédit photographique : Alexandre Tharaud © DR

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