Compagnie Montalvo – Hervieu
Fortement marqué par l'esthétique du hip-hop ou de la danse africaine, La Bossa Fataka de Rameau brasse un réjouissant mélange de styles pour tous les publics. Il s'agit d'une version raccourcie et simplifiée de On danfe, le précédent opus du duo de chorégraphes. Proposée ici sur le petit plateau de la salle Gémier, cette version destinée aux enfants cultive avec esprit un côté « miniature » qui n'est pas sans rappeler le travail du plasticien nantais Pierrick Sorin.
Dénué de toute narration linéaire, le spectacle rompt avec la pratique des spectacles destinés aux enfants qui s'appuient le plus souvent sur une histoire ou un récit. Même si le choix de la musique (Rameau) et des décors (le château de Versailles) placent délibérément l'inspiration des chorégraphes dans le Grand Siècle, c'est le dynamisme, la bonne humeur et la modernité du spectacle que l'on retient. L'énergie des danseurs et la virtuosité des images vidéos projetées en fond de scène y contribuent grandement. Usant et abusant du collage et du morphing, mais aussi de l'incrustation d'images, ces tableaux vivants flirtant avec le surréalisme délivrent en tout cas une dose de fantaisie gaie et colorée à laquelle sont très sensibles les enfants de tous âges. Le spectacle est toutefois inutilement alourdi par les monologues des danseurs et des comédiens sur le thème « Quand je danse », en raison d'une piètre qualité des textes proposés.
Crédit photographique : © L. Philippe