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Schumann, sonates pour violon : l’échappée belle

Ce n'est qu'au soir de sa vie que a gratifié le violon d'un répertoire soliste aussi intense que succinct, qui n'a jamais suscité le même engouement que celui de Brahms, son cadet : un concerto (1853) oublié même des violonistes, une Fantaisie avec orchestre et quatre sonates dont une inachevée.

et son complice, , nous y rappellent avec les deux premières sonates (1851) et Trois romances (1849), initialement pour hautbois et piano qui conviennent parfaitement au timbre et au vocabulaire expressif du violon. D'autant plus engagés émotionnellement qu'ils jouent sur des instruments du XIXe siècle, les deux protagonistes offrent une visite fiévreuse et passionnelle de ces pages au dramatisme poignant et viscéral.

On se laisse bien volontiers conquérir par l'appétit du jeu et le tempérament insufflé dans les passages vifs et virils (premier mouvement des deux sonates). Ainsi que par une authentique jubilation sonore davantage que par le lyrisme déployé dans les romances qui manquent parfois de simplicité et de renouvellement. Les changements d'atmosphères en sursaut et l'exhibition de la détermination ne sont pas, quant à eux, les véritables garants d'une pensée romantique. Sous cet aspect, la sécheresse de certains accords (début de la Sonate n°2) et de certaines lignes mélodiques effilochées, dessinées sans une assez large perspective, (troisième mouvement de la Sonate n°2), gagneraient à être repensés.

Une interprétation de qualité qui ne prétend pas au statut de pierre fondatrice. Mais le duo fonctionne et la complicité musicale des interprètes leur permet un épanchement facile et, nous semble-t-il, total.

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