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Jerk, marionnettes pour adultes !

Ménagerie de verre

Sexe, violence, meurtre, telle est la trilogie que nous conte Denis Cooper – alias David Brooks, incarné par Jonathan Capdevielle – à l'aide de deux marionnettes, de quelques poupées de chiffon et d'un fanzine numéroté. Pour seul décor, une chaise, où le conteur marionnettiste s'installe face au public, se présentant et l'invitant à lire l'un des deux textes qui composent le fanzine. D'une voix calme, il relate, en endossant les voix de plusieurs personnages, des scènes mêlant sexualité et violence – fistfucking, corps démembrés, émasculés, jouissance, masturbation… et évoque à la perfection – en pur ventriloque – les râles de jouissance ou d'agonie ainsi que les bruits divers qui accompagnent ces actes macabres.

Dans la pièce, David Brooks purge une peine à perpétuité. En prison, il apprend l'art de la marionnette et présente son spectacle à une classe d'étudiants en psychologie. Les marionnettes lui permettent de reconstituer les crimes d'un serial killer auxquels il a été associé. Dans le spectacle, le personnage de David Brooks se cache derrière une caméra Super 8. Il fait preuve dans son récit de sensibilité, d'émotion, de compassion. Mais les scènes les plus dures sont confiées au texte imprimé, fragmenté, que le spectateur doit lire sur un fond musical. Jusqu'au meurtre ultime, avoué, qui dévoile les 26 meurtres précédents, et qui boucle le récit, commencé par l'évocation de l'emprisonnement.

C'est une véritable performance à laquelle se livre Jonathan Capdevielle, comédien et marionnettiste, dirigé par . Le corps de l'acteur est tout entier habité par cette histoire dont on ne sait plus trop qui tire les ficelles. Avec une remarquable économie de moyens, Jerk nous propose de basculer à l'intérieur du crime, dans l'esprit même du criminel.

Crédit photographique : Alain Monot

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