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L’art du naturel d’Iván Fischer

En marge de son intégrale des symphonies de Mahler pour Channel, nous offre un disque articulé autour de la symphonie n°7 de Beethoven.

En contrepoint, le chef présente des partitions contemporaines du chef d'œuvre : l'ouverture de l'Italienne à Alger de Rossini ; un mouvement du Concerto pour clarinette n°1 de Weber et une petite ouverture de Wilms très proche de Haydn. Mais le clou de ce disque réside dans une incroyable symphonie du grand sourd.

A l'opposé des chefs modernes, comme Paavo Järvi, qui recherchent à travailler le tissu orchestral au forceps, le musicien hongrois propose une interprétation confondante de naturel et de classe. Certes, les nuances et l'imbrication des thèmes sont dosées avec un haut degré d'attention et de réflexion intellectuelle, mais la musique s'écoule ici avec une grande logique et un impact sensoriel proche de la perfection absolue. Dès les gradations du poco sostenuto initial, l'oreille est entraînée dans une danse extatique et virtuose. Le second mouvement, très léger et rond dans ses teintes chante avec grâce alors que les deux dernières parties sont emportées avec rage. L'orchestre sert au chef ses couleurs boisées et fruitées ainsi qu'un service technique de premier ordre. La prise de son, magistrale, rehausse encore le grand intérêt de ce disque.

Certes, on aurait peut être aimé des compléments peut être plus pertinents, mais le bonheur de faire de la musique est tel que ce disque s'avère un véritable enchantement. Dans l'absolu, cette version de la Symphonie n°7 s'impose comme l'une des plus belles réussites beethovénienne de ces dernières années.

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