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Un rôle-titre éblouissant pour Rigoletto!

Rien de nouveau quant à la mise en espace signée déjà par le même tandem en décembre 2006 à Marseille : pour la mise en scène et Patrick Meeüs pour les lumières ont réalisé une œuvre intelligente et esthétique, que l'on ne peut que saluer.

Rien de nouveau non plus quant au rôle-titre, toujours interprété par . Mais il faut pourtant dire et redire combien ce baryton mexicain est excellent : il campe un Rigoletto superbe, ou plutôt il l'habite totalement, au point qu'on n'imagine plus le personnage et l'interprète l'un sans l'autre ; assurément, le rôle est fait pour lui, pour sa carrure, pour sa générosité. Une générosité d'artiste, et une générosité de cœur, qui donnent une humanité profonde, bouleversante, à son personnage, dans le bouffon comme dans le tragique. Un grand monsieur, que l'on accueillait pour la première fois à Avignon.

Pour la première fois aussi la cité des papes recevait Ismaël Jordi dans le rôle du Duc de Mantoue ; certains l'ont trouvé ténor-léger… un peu léger ; peut-être certes sa voix devra-t-elle mûrir quelque peu pour devenir plus convaincante dans d'autres rôles ; mais quel très beau timbre ! Et une présence, et des qualités d'acteur indéniables. Nous n'hésitons pas à le souhaiter pour d'autres affiches.

Pour le reste de la distribution, si Vincent Delliau (Marullo) et Jean-Marie Delpas (Comte Ceprano) ont également fourni une prestation honorable, en revanche nous avons été moins sensibles aux interprètes féminines, malgré l'indéniable limpidité de la voix de (Gilda), qui a été fort applaudie.

L'orchestre, quant à lui, a fait l'unanimité. Les cordes notamment, malgré l'absence de deux musiciens, ont signé une grande soirée. Était-ce la direction d'Alain Guingal, ancien chef permanent d'Avignon à la brillante carrière internationale, remplaçant au pied levé , qui leur a donné cette énergie, cette brillante vitalité ? Tantôt à la main, souple et fluide, tantôt à la baguette, précise et ferme, la direction a toujours été sans faille… même si le chef arrivait juste de Gênes où il dirigeait Werther ; belle gageure !

Pour l'ensemble du spectacle, et après un prologue un peu morne, nous avons donc apprécié une production équilibrée, pertinente, de grande qualité.

Crédit photographique : © Ville d'Avignon

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