Amanda Favier a du talent, certes. Le Quatuor Alma gagne en réputation, certes.
La virtuosité est là, certes. A peine sorti des bacs, le disque est élu coup de cœur France-Musique et d'autres, certes. On pourrait se demander pourquoi encore un enregistrement des Quatre saisons alors que cette œuvre est sans aucun doute la partition la plus enregistrée tous compositeurs confondus.
Si l'enregistrement trouve son originalité par un ensemble de musiciens réduits, il est difficile d'y retrouver le souffle de certains enregistrements précédents tels ceux de Carmignola, Gilles Apap, Biondi ou Il Giardino Armonico, aujourd'hui une des références majeures pour cette œuvre.
On regrettera l'Adagio de l'Hiver au tempo beaucoup trop rapide (même si les coups d'archets font bien penser aux glissades sur la glace). Heureusement, on est totalement réconcilié avec l'Allegro d'une grande puissance et d'une grande maîtrise. Finalement, on a parfois l'impression de sombrer dans une fiévreuse course de vitesse, à se demander si le choix des tempi est voulu pour se faire remarquer ou se différencier des autres versions enregistrées des Quatre Saisons.
Le livret fait référence aux sonnets attribués à Antonio Vivaldi. Une préface d'Alain Duault nous replace le conteste historique des Quatre Saisons et nous présente la jeune violoniste. Cependant, les visuels du CD sont d'une qualité médiocre tout comme le rédactionnel réduit au strict minimum. On a vu beaucoup mieux sur d'autres enregistrements de cette œuvre même par de jeunes interprètes.
Ceci dit, cet enregistrement est l'occasion de découvrir un jeune talent qui peut paraître un peu trop scolaire à certains moments de l'enregistrement (deuxième Allegro du Printemps) et parfois fulgurante et beaucoup plus spontanée. Amanda Favier est remarquée à neuf ans lors de son premier concerto en soliste et à treize ans sur les bans du CNSMDP où elle reçoit un premier prix de violon et un diplôme de formation supérieure mention très bien. Elle est la révélation classique de l'ADAMI en 2004, lauréate également de plusieurs concours internationaux, elle se produit en France comme à l'étranger. En 2007, l'ADAMI a tenu à récompenser le talent d'Amanda Favier en lui confiant un prestigieux violon vénitien, un Bellosio de 1756.