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Bagatelles à Bagatelle

Les Musicales

Enfin le voila ! La Fondation d'entreprise Groupe Banque Populaire (ex-Natexis) après avoir si longtemps aidé les jeunes musiciens s'est enfin décidé de créer son propre festival. Marielle Nordmann, directrice artistique et présidente du jury pour la musique de la Fondation, a voulu proposer des concerts aux contenus « grand public » pour un tarif volontairement très bas (10€). Les jeunes artistes promus ainsi sont « encadrés » par un grand nom de la musique classique (Patrice Fontanarosa ou Anne Queffélec) ou un ancien bénéficiaire de la fondation (Nemanja Radulovic ou ). Les concerts – tous ayant une thématique propre – se déroulent en toute fin d'après-midi dans le cadre de l'Orangerie du Parc de Bagatelle, une fois terminée la promenade au milieu des paons de ce parc.

C'est donc avec une affluence inattendue que s'est déroulé ce premier concert, donné à guichets fermés (et fenêtres ouvertes). Sur ResMusica nous ne présentons plus (un entretien, un disque, un concert) qui collectionne les prix internationaux depuis qu'elle a 16 ans. Son interprétation de la Sonate K454 ne manque pas d'abattage ni d'aplomb, nous sommes loin d'un Mozart mièvre ou trop délicat : s'impose avec cette partition qu'elle livre dans une lecture franche et objective, aidée en cela par l'accompagnement de Vincent Sangare Balse. Ce dernier apparaît seul pour la suite du concert dans la Sonate « clair de lune », pari risqué de se confronter à une telle œuvre, chargée en versions « historiques ». Pari tenu, avec une lecture très solide, qui évite toujours l'écueil du larmoyant – surtout dans le célèbre premier mouvement.

Vienne en ce passage du Classicisme au Romantisme a vu le premier développement d'un nouvel instrument à vent : la clarinette. Mise à l'honneur dans l'orchestre de la Cour de Mannheim, largement utilisée dans ses dernières œuvres par Mozart, un des premiers à écrire « en série » (3 concertos, musique de chambre, etc) pour cet instrument est sans nul doute . et proposent une interprétation virevoltante du Grand duo concertant pour clarinette et piano, première grande pièce écrite pour cette formation. L'équilibre délicat entre le clavier et l'instrument à vent est idéalement acquis, malgré une acoustique peu flatteuse. L'ensemble des artistes se rejoignent en fin pour une version arrangée et décalée de la célèbre valse de Strauss fils, qui oscille parfois entre Gershwin et Milhaud selon les envies improvisatrices des musiciens.

Crédit photographique : © Eric Manas

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