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Yehudi Menuhin, un homme d’exception …

Mesch et Ugge Filmproduktionen AG

, considéré comme le plus grand violoniste du XXe siècle avait quitté les Etats-Unis dans les années 50, pour venir s'installer avec sa famille à Gstaad, au pied des Alpes suisses. Ce film documentaire, en deux parties, réalisé à l'occasion du cinquantième anniversaire du « Menuhin Festival Gstaad » nous présente l'homme dans ses « années suisses », entouré de sa famille et ses amis. Ses enfants parlent de leurs parents trop souvent partis en tournée, de leur nurse « le seul élément stable de la famille », de leur relation avec leur père. Son fils Jeremy le décrit comme l'homme le plus travailleur qu'il ait jamais connu. Ses élèves Alberto Lysy, Volker Biesenbender, Nigel Kennedy se souviennent et Kennedy confie qu'il a appris de son Maître que la musique avait une âme. s'exprime avec la même voix douce et tranquille, avec le même charisme, aussi bien en anglais, en allemand, en français qu'en italien. Il parle avec simplicité de lui, de sa musique et on ne se lasse pas de l'écouter et de découvrir sa personnalité attachante. Pour lui, la musique est l'art de la vibration, de la communication et de l'ouie. On aime quand il dit que l'on peut « comparer un violon à une femme », que son violon est « un amour fidèle », ou qu'il adore la petite église de Saanen… parce qu'» on dirait un violon ». On apprend comment s'est fondé le Festival de Gstaad. On voit à différentes périodes, répéter et jouer avec cette merveilleuse sonorité qui le caractérisait, non seulement des extraits trop courts de Johann Sebastian Bach (Partita pour violon seul, Concerto pour deux violons en ré mineur BWV 1043), Max Bruch (Concerto pour violon n° 1 en sol mineur op. 26), Ludwig van Beethoven (Concerto pour violon op. 61) ou Pablo de Sarasate (Zigeunerweisen op. 20) mais aussi des concerts de musique indienne ou de jazz, montrant ainsi qu'il était ouvert à toutes les sortes de musique. Le documentaire nous présente également des extraits inédits de films familiaux quand le violoniste était encore enfant. On le découvre notamment en train de jouer la Chaccone de Jean-Sébastien Bach avec déjà un talent prodigieux.

Dans le bonus, nous pouvons voir entre autres, la répétition du Concerto pour violon op. 77 de Johannes Brahms que Yehudi Menuhin avait joué à Berlin en 1946, en tant que premier violoniste juif invité par l'Allemagne après la guerre. Le documentaire est bien construit, tout à fait intéressant, simple et chaleureux. C'est la magie du film qui nous fait revivre cet homme d'exception qu'était Yehudi Menuhin. On découvre ou redécouvre avec bonheur le grand violoniste et l'on rêve un peu … comme si on l'avait approché et rencontré pendant un peu plus de deux heures.

On regrette seulement que les interviews soient doublées dans la version audio choisie. On aurait préféré la version originale avec sous-titrages, ce qui n'aurait pas masqué la voix des intervenants. Dans le bonus, chaque interview est en version originale. Ce que Yehudi Menuhin exprime dans les quatre langues est différent et chaque discours est tellement intéressant, tellement envoûtant que l'on aurait apprécié des sous-titrages pour ne rien perdre de ce qu'il raconte… Il aurait également été intéressant d'indiquer dans le film quelle pièce musicale était jouée.

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