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Bamboo Blues de Pina Bausch : Souvenirs d’Inde

Pour sa dernière création, la chorégraphe allemande a rapporté d'Inde, où elle s'est rendue plusieurs fois avec sa compagnie, de très belles images.

Un rideau ondoyant de cotonnades légères, des soies vives et chatoyantes, des fakirs et des contorsionnistes, mais aussi des acteurs de Bollywood. Autant de couleurs, de tissus et de parfums qui tracent sur scène le portrait d'une Inde sensuelle et passionnée, mais aussi pleine d'humour.

Dans une joyeuse ambiance de cour des miracles, cette Inde colorée et festive donne naissance dans la première partie du spectacle à des solos explosifs ou à des défilés de mode clins d'œil, tandis que dans la seconde partie, elle donne libre cours à des tableaux collectifs plus métissés et plus contemporains.

Plus qu'une grande fresque avec son décor monumental, a préféré pour « Bamboo Blues » resserrer l'action à l'avant-scène en délimitant l'espace par des pendrillons noirs. La danse en sort gagnante, alignant de superbes solos féminins, comme celui de Shantala Shivalingappa, qui offre une parfaite fusion entre la danse indienne traditionnelle et le tanztheater contemporain. Si dans la première partie, les garçons servent le plus souvent de faire valoir aux filles, ils tirent mieux leur épingle du jeu dans une seconde partie plus décalée et plus drôle. Un peu long et redondant, le spectacle souffre cependant de la pratique d'un entracte, entre deux parties d'une heure, qui casse le rythme et conduit le spectateur à décrocher. La compilation musicale qui accompagne le spectacle, hétéroclite et un peu datée, ne contribue pas non plus, il faut l'avouer, à captiver le public tout au long de ces deux heures de création.

Crédit photographique : © Laurent Philippe

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