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Alexandra Soumm, une violoniste sous surveillance

À 19 ans, fait partie des violonistes incontournables de la nouvelle génération. Avec ce premier enregistrement, le choix des concertos de Bruch et Paganini assouvissent son inclination pour le lyrisme et la virtuosité.

Le Concerto n°1 de Bruch (1864) ne jouit pas de la même aura que ses contemporains mais il a l'absolue faveur des plus grands violonistes (Repin, Perlman, Grumiaux, Stern, Oistrakh, …). C'est avec cet héritage que la présente version doit composer. Avec une palette de sentiments étonnante, colorée et passionnée, la jeune soliste tire de la partition toutes les subtilités et en exploite toute la richesse expressive. Dès la première phrase, elle engage un lyrisme à la fois expansif et pudique dont la finesse témoigne de sa maturité. Des pianissimi venus de loin de l'Adagio, à la confondante force virile, fébrile, du troisième mouvement où une délicieuse et juvénile impatience fait palpiter les emportements, sait élaborer un discours minutieux. Habitée par une conviction communicative, un climat d'émulation se crée avec l'orchestre dont l'accompagnement précis et discret fait irradier sa générosité.

Dans le Concerto n°1 de Paganini (1816), à la virtuosité et à la ligne mélodique toutes vocales, le sens dramatique que recherche la soliste fait mieux passer l'amour de l'exhibition technique. Tous les passages périlleux sont gérés avec une précision remarquable, les mélodies, vécues avec éloquence et le propos admirablement structuré (cadence du premier mouvement). Un tempérament flamboyant investit ces pages comme un acteur, son personnage. Mais une intensité un peu excessive, même véhémente, s'invite trop souvent dans les passages vifs, comme dans Bruch. Cependant, à l'exemple de l'Allegro spirituoso final, s'accordent chez cette artiste une agilité et une détermination qui sont tempérées par un lyrisme d'une rare liberté.

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