Seiji Ozawa poursuit son exploration mozartienne avec ses chambristes de Mito. Ce nouvel album consacré à des symphonies « à titres » est pour l'instant le plus réussi de ce tiercé 100% Mozart articulé autour des dernières symphonies. Dans la symphonie « Linz », le chef réussit à tirer partie du petit effectif de l'orchestre pour imposer un Mozart léger mais conquérant. On sent un refus de toute direction démonstrative et un grand sens du phrasé, dans les sobres intentions d'Ozawa. Dès lors, à l'exception d'un troisième mouvement un peu trop chichiteux, cette « Linz » est bien troussée et s'avère un apport qualitatif à la discographie du grand chef. Juste un petit mot sur un orchestre solide, homogène dans ses tutti, précis dans ses interventions solistes, mais à la sonorité très internationale, donc neutre…
On passe rapidement sur un Exultate Jubilate bien mené par le chef mais chanté par une gentille soprano avare de charisme vocal et interprétatif pour se concentrer sur une symphonie « Prague ». Dans la droite ligne de la Symphonie n°36 : c'est direct, franc mais très musical et intelligent. C'est du beau et propre travail, élaboré avec amour et intelligence, mais il manque à cette interprétation le petit plus qui fait passer de l'excellent au sublime. Un peu à l'image de ces disques, c'est du bon vin, mais cela manque de corps et de chair.
Cela étant, pour les fans du chef qui souhaitent compléter leurs discothèques avec leur idole jouant Mozart, ce volume est à acquérir en priorité.