- ResMusica - https://www.resmusica.com -

Serge Koussevitzky, le Tsar à l’allemande

fut l'un des grands virtuoses de la baguette de la première moitié du XXe siècle. Brillant contrebassiste, il abandonne l'archer pour le pupitre avec des résultats hors du commun. Ses concerts parisiens du début du XXe siècle étaient des moments attendus avec impatience par le tout Paris artistique et mondain. Emigré aux Etats-Unis, il prit la tête du à la suite de Pierre Monteux en 1924. Jusqu'en 1949, celui qui fut surnommé le Tsar de Boston imposa cet orchestre aux sommets et se fit un champion de la musique de son temps en commandant aux grands compositeurs de nombreuses partitions. La liste est éloquente : symphonie n°1 d'Arthur Honegger, Musique de concert pour cuivres et cordes de Hindemith, Symphonie de Psaumes de Stravinsky, Concerto pour orchestre de Bartók…

Avec les progrès des techniques d'enregistrement, le chef enregistra, après 1945, l'essentiel de son répertoire. Naxos nous propose le repiquage de rares bandes Wagner enregistrées entre 1946 et 1949. Ce qui frappe c'est l'énergie mais la limpidité narrative de ces sessions. Formé dans la fosse du Bolchoï, Koussevitzky, agît en chef d'opéra. Sa direction, claire sans fioriture, manque tout de même d'abandon mystique et de drame dans le prélude de Lohengrin et les extraits de Parsifal. C'est Siegfried Idyll qui se sort le mieux de cette vision naturaliste. Tel un peintre devant un paysage, le maestro peint ici avec délicatesse et passion, les lignes de cette déclaration d'amour musicale.

En bonus, le chef peine un peu dans une Ouverture pour une fête académique de Brahms plus linéaire que véritablement festive, en dépit d'un grand soyeux accordé aux lignes mélodiques. Ce document, vient compléter, avec précision la discographie du chef, mais il est plus à réserver aux historiens de la direction qu'aux profanes.

(Visited 298 times, 1 visits today)