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Les Chants de l’âme, Harmonies sacrées dans la polyphonie contemporaine

La musique sacrée contemporaine a très souvent mauvaise presse car on pense généralement aux (pauvres) chants que l'ont peut entendre lors des offices. Ce ne sont pas autre chose, dans le meilleur des cas, que de mauvaises reprises de chansons connues ou, le plus souvent hélas, des compositions originales rien moins que misérables (la caricature Jésus, reviens en est l'illustration). Mais ce n'est pas le cas ici et ce disque nous propose des œuvres vocales de très haute tenue pour petits effectifs, toutes écrites après l'an 2000, donc bien de notre temps.

Cet album débute avec Trois Scènes évangélique d'Adrienne Clostre, qui nous propose de courtes pièces en français assez proches d'une sorte de théâtre musical puisque nous avons pratiquement l'impression que ces textes sont joués. Les voix sont employées ici avec tout l'arsenal sonore allant du chuchoté au cri en passant par le chanté. L'accompagnement est réalisé très ponctuellement à l'orgue et les chanteurs sont également chargés de secouer quelques percussions qui confèrent à l'ensemble un coté très naïf – pseudo Moyen Âge ? – qui fait parfois sourire. Rien de révolutionnaire mais c'est bien écrit et se laisse écouter sans déplaisir.

Les œuvres qui suivent sont beaucoup plus intéressantes. Se succèdent quatre compositeurs et quatre partitions écrites dans des langues différentes : en corse pour , en sarde pour , en latin pour et en espagnol pour Diogenes Rivas. La polyphonie annoncée est ici bien présente et nous pouvons goûter à de subtiles harmonies, de belles rencontres de notes et, pour chacun de nos quatre compositeurs, une réelle maîtrise d'écriture sachant rendre leurs compositions variées et intéressantes. L'interprétation de l'ensemble Les Oréades n'y est pas pour rien : dans ce répertoire peu aisé (pas moyen de tricher, ici), ils sont tout bonnement parfaits. La seule réserve que l'on pourrait émettre concerne la pochette du disque : avec la couleur gris foncé qui domine le visuel et le liseré rouge l'encadrant, on dirait vraiment un faire-part de décès ! Les chants de l'âme sont-ils forcément aussi tristes ? Quelque chose de plus coloré – de plus accrocheur – aurait certainement été meilleur pour cet enregistrement qui incontestablement mérite d'être écouté.

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