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The King’s Singers, 40 ans en toute discrétion

En novembre les seront en tournée en Allemagne, à Munich, Francfort, Brême, Hambourg, Berlin et Dresde. En janvier, quatre dates en Italie, dont Gênes, Turin et Sienne. Et quand ils viennent en France ? Pour cette fois, outre une escale à Paris (enfin !) ce fut à … Arcachon et Martigues. Et quand ils viennent à Paris, ce n'est ni à Pleyel ni au Châtelet ni au TCE, mais dans la petite salle Gaveau, sur l'entremise d'un producteur privé. Il faudra qu'un jour nous soit expliqué cet ostracisme envers les sur notre sol hexagonal. Surtout en 2008, l'année des 40 ans de cette formation.

La célébration commence tout en douceur, avec un «Madrigal History Tour», florilège de madrigaux de toute l'Europe de la Renaissance dans lesquels les naviguent avec aisance. Les membres de l'Arpeggiata les rejoignent pour quelques extraits de l'album Los Impossibles, témoignages des échanges culturels du Portugal avec ses dépendances africaines aux XVIIe et XVIIIe siècles dans des negrillos en langue criollo, vilancicos enlevés et énergiques. Comment pouvait-il en être autrement quand deux tels ensembles ayant en commun l'exigence et la curiosité se réunissent ? La première partie se termine sur divers motets et ensaladas de l'Espagne du Siglo de Oro, alternant retenue et exubérance.

Cross-over, jazz, pop et comédie musicale sont les maîtres mots de la seconde partie du concert. Avec le soutien du clarinettiste , du pianiste Ove Lundin et du contrebassiste Jan Adefelt, les King's Singers se lancent dans deux songs de Gershwin arrangés par leur compatriote Richard Rodney Bennett. Ils sont rejoints par Margareta Benson, une ancienne du Real Group, pour There will never be another You, dans lequel, après quelques improvisations sages de chacun des solistes, chanteuse et clarinettiste si livrent à un chorus en duo époustouflant de virtuosité. Retour à la simplicité des six voix a capella pour deux extraits de Simple gifts, avec deux arrangements de Penny Lane (The Beatles) et Valparaiso (Sting). D'un siècle à l'autre, d'un style à l'autre, les King's Singers restent d'une souplesse étonnante. Evidemment le public ne pouvait les laisser partir ainsi, et c'est après de nombreux et de généreux bis, dont un «bœuf» collectif de tous les artistes de la soirée, que la soirée prend fin. Un anniversaire festif, mais malheureusement bien trop discret.

Crédit photographique : © Marco Borggreve

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