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Deux jeunes qui ont mis le feu !

Göteborgs Symfoniker

Quelle ambiance ce soir à la Philharmonie ! , dirigeait le Göteborgs Symfoniker pour le plus grand plaisir de tous ! Dans une interview donné au Telegraph, le jeune et impétueux chef d'orchestre Vénézuélien de 27 ans a confié : «Vous pouvez apprendre la technique mais un chef d'orchestre est un guide, une personne que les musiciens suivent. Vous pouvez être le meilleur musicien du monde, mais l'instinct de soutenir l'attention de centaines de personnes est impossible à apprendre. C'est quelque chose de naturel. Je pense que c'est le secret d'un bon chef d'orchestre.» Il trouve l'orchestre Symphonique de Goteborg magnifique et il le compare à un caméléon : «Ils changent de couleur, mais ils gardent toujours leur personnalité et la sonorité nordique, pure et veloutée. J'adore cela.»

nous a montré tout son talent dans une superbe interprétation de Exquisite Corpse, crée en 2002 nous plongeant jusqu'au frisson dans la fluidité et la pureté froide de la première partie pour nous prendre et nous emporter au sommet de l'œuvre dans le rythme endiablé aux accents africains des percussions frappées à la main. Il a exprimé une grande rigueur, une exceptionnelle habileté dans le raffinement et un dynamisme sans pareil. Le compositeur était présent et semblait absolument enchanté de l'exécution de . Le public a rarement applaudi aussi chaleureusement un morceau contemporain.

Le jeu de , apparaît d'une grande maturité et a encore évolué depuis son premier prix au Concours Reine Elisabeth en 2005. La sonorité qu'il donne à son violon est superbe. Son jeu vibre, touche et pénètre profondément, jusqu'au frisson, jusqu'au ravissement. Il dégage une merveilleuse sensibilité et une étonnante sensualité. Sa cadence dans le premier mouvement du Concerto pour violon de Sibelius était tout simplement magnifique. Le public sous le charme a applaudi spontanément. Excellente interprétation et belle harmonie entre les deux jeunes artistes. Le public a aimé, manifestant son ravissement par une chaleureuse standing ovation. Comme bis, il joua avec beaucoup de finesse une mélodie populaire traditionnelle de son Arménie natale.

Enfin, Gustavo Dudamel a dirigé la Symphonie n°4 de avec cette vitalité, cette énergie qui le caractérisent. Sa fougue ne perd rien en élégance. Il comprend l'œuvre et l'interprète avec subtilité.

Comme bis, l'orchestre et le chef, nous ont interprétés d'abord une des suites de Stenhammer qui fut le fondateur de cet orchestre en 1905 et son chef de 1906 à 1922. Comme le public enthousiasmé en voulait encore, Gustavo Dudamel nous ont alors emmené dans ses terres en dirigeant avec beaucoup d'humour un air très populaire, la Cucaracha. On a alors vu les trompettistes du fond se déchaîner en enlevant la veste et en dansant comme les ensembles sud-américains. Le public, enchanté, électrisé par le charisme du jeune Vénézuélien, a réagi au quart de tour en criant, frappant dans les mains, puis en applaudissant à tout rompre.

Avec Gustavo Dudamel, c'est la jeunesse qui arrive comme une superbe vague dépoussiérante, ça bouscule le conservatisme du monde classique et ça fait swinguer l'orchestre scandinave sur des rythmes latinos.

Crédit photographique : Gustavo Dudamel © DR

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