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Alban Berg par Daniele Gatti, de la théorie des contrastes

Le Label RCO Live du Concertgebouw d'Amsterdam publie deux chefs-d'œuvre d' sous la conduite de , l'un de ses fidèles chefs invités.

Depuis ses débuts, ce chef d'orchestre s'est fait une solide réputation dans le répertoire austro-allemand du tournant du XXe siècle et des expérimentations de l'école de Vienne. On le retrouve donc très à son aise dans ces deux merveilles avec, en plus, l'un des plus grands orchestres du monde au bout de ses doigts.

Dans les Trois pièces op. 6, Gatti prend son temps et exacerbe les contrastes. Cette musique de tensions est ici portée à son paroxysme, mais avec un grand soin du détail et de la ligne. C'est un émerveillement sonore qui fait entendre tous les thèmes et interventions avec une logique implacable. La puissance et la félinité de l'orchestre font ici la différence avec les autres grandes versions : Boulez (Sony) et Abbado (par deux fois à Londres et Vienne pour DGG). Pour trouver aussi bien, il faut remonter à Karajan pour DGG dans l'une de ses plus belles gravures.

La suite tirée de Lulu est emportée par le même geste à la fois souple, précis et félin mais Gatti ne se laisse jamais griser par les sonorités étincelantes et la palette de nuances infinies de sa phalange d'un soir. La soprano intervient de manière très dramatique et juste dans le «Lied der Lulu»central. Cette autre belle version parvient sur le podium de la discographie avec les témoignages précieux d'Abbado (DGG) et Rattle (EMI, disponible en collection économique).

Une belle prise de son rend hommage à l'acoustique généreuse de la salle et à la couleur de l'orchestre. Ce maître disque est forcément une acquisition prioritaire dans la série RCO Live.

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