Orfeo fait un très imposant travail de diffusion d’enregistrements pris sur le vif en puisant dans les archives radiophoniques. Le catalogue contient de nombreux témoignages inestimables, parfois d’artistes scandaleusement délaissés par les majors. Le malaise devant ce coffret est donc extrême. En trois mots : à fuir absolument.
Karajan a largement enregistré ce Requiem de Verdi, œuvre qu’il affectionnait particulièrement. Il existe plusieurs versions audio et vidéo dirigées par lui avec des chanteurs souvent extraordinaires. N’importe quelle version sera donc préférable à celle proposée ici. Les chanteurs sont tous dépassés, n’ayant pour certains comme qualité que leur jeunesse, et le chœur prouve à quel point en 50 ans les exigences ont pu changer en termes de précision, de phrasé et de couleurs vocales. L’Orchestre Philharmonique de Vienne doit certainement être impérial, mais la prise de son ne lui rend pas justice et l’enregistrement officiel de 1984 avec cette même formation permet de juger vraiment les immenses qualités de cette formation. La prise de son est en effet très pauvre en dynamique et particulièrement imprécise. La direction de Karajan est énergique et théâtrale, sans aucune surprise il était déjà lui-même en 1954 !
Un coffret, dont en définitive, on ne voit pas l’intérêt, surtout en cette période pléthorique concernant un chef, qu’il semble impossible d’éviter. A oublier au plus vite !