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L’éternel combat de la forme et du fond

Avec ce volume se termine l'intégrale des symphonies de Beethoven sous la baguette d'. Ce dernier tome résume bien cette approche qui favorise la tradition symphonique actualisée à la quête absolue de la révolution interprétative.

La symphonie n°2 se révèle raisonnable dans ses choix de tempi avec une grande attention portée aux lignes mélodiques et aux dosages entre les instruments. C'est intellectuellement formidable pour qui suit l'interprétation avec une partition car tout, absolument tout, apparaît à l'oreille. Cependant, on cherche parfois la pointe de vie ou d'émotion pour transcender cette partition au ton juvénile et jubilatoire. Le commentateur préfère même l'assez récente version de Kurt Masur et de l'Orchestre National de France (Naïve). Certes, c'est moins léché techniquement, mais il y a bien plus de vie dans cette prise de concert parisien que dans ce studio américain.

La symphonie n°7 amène les mêmes éloges et les mêmes reproches. L'ultra perfection des instrumentistes et l'analyse rigoureuse du chef imposent un Beethoven puissant et granitique mais là aussi la démesure technique de la sculpture sonore laisse songeur et l'on quête aussi, en vain, toute forme d'émotion ou de vision subjective. Dès lors, Kleiber (DGG), Karajan (Decca et DGG), Ivan Fischer (Channel) nous ont légué des versions plus abouties émotionnellement à la tête d'orchestres moins démonstratifs mais aux saveurs plus véridiques que cette analyse au laser instrumentale des chefs d'œuvres beethovéniens.

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